Alors que Damas avait été épargnée depuis des années, les insurgés ont lancé des opérations soigneusement planifiées, lesquelles ont réussi notamment à connecter, de manière éphémère, certaines de leurs places fortes (Jobba et Gabon) dans l’est de la capitale. Après avoir permis au régime syrien de reconquérir Alep-est, la Russie a créé sa propre plate-forme visant à régler la guerre syrienne, avec des discussions qui se tiennent à Astana, au Kazakhstan. L’Iran, dont le rôle des miliciens a été également déterminant à Alep, s’emploie pour sa part à consolider sa présence dans le pays, au moyen notamment de l’établissement d’une «ceinture chiite» autour de Damas, guère éloignée des quartiers aujourd’hui bombardés par les insurgés. A Genève, les discussions ont évacué à l’arrière-plan la question d’un départ de Bachar Al-Assad, remplaçant le chapitre dit de la «transition politique» par celui beaucoup plus vague de «gouvernance». Sur ce dernier point, l’offensive actuelle sur Damas donne du grain à moudre aux représentants du régime. Car, si le gros des forces de l’insurrection est constitué de combattants de l’ASL, l’offensive a aussi été rendue possible par la présence de djihadistes de l’ancien Front Al-Nusra, l’émanation d’Al-Qaïda en Syrie.
L’opération «Colère de l’Euphrate» pour la prise de Raqqah, la capitale de l’Etat Islamique en Syrie, a débuté dimanche 6 novembre 2016. Elle rassemble 30.000 combattants composés aux 2/3 de kurdes sous la bannière des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), pilotés par la Coalition Internationale. On a, par ailleurs, vu des soldats américains faisant office de coordonnateurs dès les premiers combats. L’enjeu est d’une extrême importance, car il signifierait la fin de l’Etat Islamique en Syrie.
Patrice Zehr