L’aide de l’Iran au régime de Bachar Al-Assad s’est accrue ces derniers mois avec l’envoi de troupes d’élite chargées du renseignement et de la formation des forces syriennes, selon des sources informées auprès de l’opposition syrienne et d’experts des questions de sécurité. Plusieurs centaines de militaires iraniens auraient été déployés en Syrie et, parmi eux, se trouveraient des cadres de l’unité Al-Qods, branche des Gardiens de la Révolution opérant à l’étranger.
Interrogé sur ces informations, un représentant du ministère iranien des Affaires étrangères a répondu que Téhéran n’avait jamais fait mystère de son engagement aux côtés de Damas, mais a nié toute implication sur le terrain. D’après un ancien haut gradé des Gardiens à la retraite depuis peu, le nombre d’officiers supérieurs de la force Al-Qods présents en Syrie se situe en permanence aux alentours de 60 ou 70. «Ces commandants conseillent directement l’armée d’Al-Assad et ses dirigeants, ils forment les cadres militaires d’Al-Assad… Ensuite, il y a les Gardiens de la Révolution qui dirigent les combats et suivent les instructions des commandants de la force Al-Qods, en aidant les responsables militaires d’Al-Assad et les membres des services de renseignement sur le terrain», explique-t-il.
Les accusations de Damas
Le régime syrien et son allié russe, de leur côté, ont accusé les Etats-Unis d’attiser les violences en Syrie par leur soutien aux rebelles.
La querelle russo-américaine a ressurgi après l’échec, la semaine dernière à Genève, d’une nouvelle session de négociations entre régime et opposition destinées à mettre fin au conflit dévastateur qui a fait plus de 140.000 morts en trois ans, selon une ONG et poussé à la fuite de millions de Syriens.
Le régime de Bachar Al-Assad a accusé la Jordanie voisine de vouloir attiser le front de la rébellion dans le sud syrien, avec l’appui des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite. «Le rôle de la Jordanie, en coordination avec les renseignements américains, saoudiens et israéliens, n’est plus un secret», écrit le quotidien officiel As-Saoura, en accusant Washington de favoriser «l’escalade».
Les rebelles dans le sud syrien frontalier de la Jordanie ont affirmé, mardi 18 février, se préparer à une offensive d’envergure sur Damas.
Patrice Zehr