Une offensive de Damas, soutenue par Moscou, semble désormais inévitable dans la province d’Idleb, ultime région du nord-ouest qui échappe au contrôle de Bachar Al-Assad et où sont massés des djihadistes et des rebelles appuyés par Ankara.
Dernier grand fief insurgé de Syrie, qui échappe au contrôle de Bachar Al-Assad, la province Idleb, située dans le nord-ouest du pays, est hautement stratégique. Elle est en effet frontalière de la Turquie et voisine de la province côtière de Lattaquié, bastion du régime et fief familial du président syrien. Au cours des dernières années, la population de la province, estimée à 2,5 millions d’habitants, a significativement augmenté. Ce, en raison de l’afflux de rebelles et de civils évacués des bastions repris par le régime (Ghouta, Alep, Deraa…), conformément à des accords conclus avec Damas et garantis par la Turquie. La région fait partie des «zones de désescalade» mises en place dans le pays à l’issue des négociations de paix d’Astana, parrainées par Moscou, Ankara et Téhéran.
Le sort d’Idleb suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale. Mercredi 29 août, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre «les risques croissants d’une catastrophe humanitaire en cas d’opération militaire à grande échelle dans la province».
L’ONU dit craindre jusqu’à 800.000 déplacés en cas d’offensive. Deux millions de personnes sont considérées comme des individus vulnérables ayant besoin d’une assistance humanitaire par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
La province est contrôlée à 60% par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, formé d’anciens membres du Front al-Nosra, ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie). Ce groupe djihadiste est dirigé par Mohammad al-Joulani, qui a exclu toute idée de solution négociée avec Damas.
PZ