Lors de sa visite éclair du 11 décembre dernier sur la base militaire russe de Hmeimim (Syrie), Vladimir Poutine a déclaré que la Russie avait rempli ses objectifs militaires en Syrie et que la bataille a été remportée par le régime de Damas et ses alliés, avec l’aide de l’armée russe, contre les terroristes. Concrètement, le régime syrien, avec l’aide de l’aviation russe et des troupes chiites iraniennes, libanaises ou autres, a repris l’essentiel des poches jadis tenues par les djihadistes, à l’exception notoire de quelques poches de résistance de djihadistes de Daech à l’Est et d’Al-Qaïda à l’ouest du pays. Ce qui signifie que les bombardements aériens russes ne peuvent pas être réellement interrompus. En dépit de l’annonce de Vladimir Poutine, selon laquelle les militaires russes allaient rentrer à la maison, on sait que l’armée russe n’est pas prête à plier bagage. Rappelons qu’en termes de troupes et de matériels au sol, la Russie domine le ciel syrien et possède désormais deux grandes bases militaires en Syrie. Certes, le gros des troupes efficaces au sol comprend les Iraniens (Pasdarans), le Hezbollah libanais et leurs supplétifs chiites irakiens ou Hazaras afghans, sans lesquels le régime syrien n’aurait jamais pu survivre et récupérer les territoires à Daech et aux groupes islamistes. Mais les Iraniens n’ont pas de bases militaires.
Tous les groupements terroristes affiliés à Daech, qui sont restés en Syrie, seront complètement éliminés, a déclaré de son côté le ministre russe des Affaires étrangères, prenant la parole devant le Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe). Le ministre des AE a également souligné que la plupart d’entre eux s’étaient enfuis à l’étranger, y compris vers l’Irak, «bien que la Russie ait à plusieurs reprises demandé aux Américains et à leur coalition de s’y opposer».
Ainsi, il a tenu à rappeler un incident survenu par le passé, à la suite duquel les djihadistes s’étaient enfuis de Syrie vers l’Irak, où les Forces aériennes russes n’avaient pas le droit d’intervenir.
Patrice Zehr