Il s’agit de la première intervention militaire de la Russie en dehors des frontières de l’ancienne Union soviétique depuis la guerre d’Afghanistan (1979-1989). L’intervention militaire de la Russie en Syrie a lieu durant la guerre civile syrienne et voit le déploiement à partir du 30 septembre 2015 de forces de l’armée russe en soutien à l’armée syrienne.
Elle répond à la demande officielle du Président syrien Bachar el-Assad d’«aide militaire», en date du 30 septembre 2015, auprès de la Russie. Le jour même, le Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie approuve l’appel du Président de la Russie, Vladimir Poutine, pour permettre l’utilisation des forces armées russes à l’étranger et débute par des bombardements contre des «terroristes». Les relations d’entente entre l’État syrien et la Russie datent d’avant l’indépendance de la Syrie, en 1946, où un traité secret est signé entre l’Union soviétique et les futurs dirigeants syriens.
Cette entente traverse la guerre froide, la montée du nationalisme arabe, l’arrivée au pouvoir du parti Baas et se concrétise par des ventes de matériels militaires, et des aides pour les infrastructures (par exemple, construction du barrage de Tichrin sur l’Euphrate). En 1966, l’Union soviétique aide Salah Jedid à accéder au pouvoir et en 1970, lui préfère Hafez el-Assad, considéré comme moins aventureux.
L’armée syrienne devient alors totalement tributaire de l’armement soviétique ; et la Syrie permet à l’Union soviétique d’ouvrir une base militaire dans son port de Tartous. En mai 2018, Sergueï Lavrov a déclaré que seule l’armée syrienne devait être présente à la frontière avec Israël et la Jordanie: la Russie affiche sa volonté de voir les forces iraniennes et du Hezbollah s’éloigner de la frontière avec Israël, pour éviter une confrontation entre l’État hébreu et l’Iran qui menacerait la stabilité du régime de Bachar Al-Assad ; mais aussi obtenir le retrait des troupes américaines stationnées avec des forces rebelles dans la base d’Al-Tanaf, dans le Sud syrien.
P. Zehr