Pendant le Ramadan, les Marocains tournent provisoirement le dos à la nourriture, mais aussi au tabac, au café, à l’alcool…Pas toujours facile quand on est addict.
Cette année encore, un phénomène connu des Marocains a refait surface. Il s’agit de la Tramdina, appellation servant à désigner l’état d’esprit de certains jeûneurs qui, en manque de nourriture, de café, cigarette ou d’alcool, connaissent des sautes d’humeur fréquentes et inexpliquées et ce, dès le premier jour du Ramadan.
Je jeûne donc je suis en manque
Ce sentiment d’irritabilité est surtout ressenti surtout chez les gros fumeurs et buveurs invétérés. Bon nombre de spécialistes expliquent que c’est l’instinct de survie qui est à l’origine de la sensation de manque éprouvée par la plupart des addicts pendant le mois de Ramadan. Les mêmes experts estiment toutefois qu’il n’y a pas d’excuses à la mauvaise humeur pendant le mois sacré, sous prétexte qu’on observe le jeûne. Il est scientifiquement avéré que le tabagisme et l’alcoolisme agissent directement sur les neurotransmetteurs. Du coup, l’organisme se sent Conséquence, on agit sur la défensive et on devient plus agressif et impulsif, car le corps a besoin des substances dont il dépend.
Des ennemis redoutables
L’addiction au tabac et à l’alcool sont extrêmement difficiles à gérer pendant le Ramadan. Les accros vivent ainsi une période de souffrance qui les affecte eux et les personnes qui les entourent à cause, notamment de leur humeur changeante. La cerise sur le gâteau, c’est qu’en outre, de graves disputes ont lieu chaque jour durant le Ramadan. Certaines d’entre elles, surtout dans les quartiers populaires, se terminent mal, soit au commissariat de police soit au cimetière. En effet, des crimes horribles sont fréquemment commis durant cette période de l’année. La plupart des crimes et délits commis durant le Ramadan, concerne la vente et la possession de drogue sous toutes ses formes, violences, coups et blessures, et vols.
Parmi les symptômes de sevrage, les migraines, les troubles de la vision, l’envie folle de fumer, de s’alcooliser, mais surtout de se bagarrer. Aussi, les victimes de la Tramdina sont connues pour regretter souvent rapidement de s’être emportées. C’est pour cela qu’ils s’attendrissent, quelques minutes après la bagarre, implorant le pardon de Dieu. Mais le mal est fait, hélas!
Les addicts au café, nicotine, alcool ou encore aux petits pétards, font partie de la catégorie de ceux qui sont les plus atteints par la fameuse Tramdina rattachée au jeûne, laquelle rend colérique, fatigué, et migraineux. En réalité les Mramdnin ne sont victimes que d’un banal syndrome de sevrage qui ne dure généralement que quelques jours avant de disparaître, encore faut-il décider de dire Stop à toutes les substances novices. Et puis il y a ceux qui ne fument pas et ne boivent pas. Leur seul défaut c’est qu’ils sont addicts à la nourriture. Certes les obsédés de l’alimentation ne sont pas agressifs pendant le Ramadan. Toutefois, ils sont envahis par une fatigue et un manque d’énergie déconcertant.
ML
Colle à sniffer La drogue qui rend fou, ou presque ! Si les addicts au café, à la cigarette et à l’alcool peuvent devenir particulièrement agressifs, une autre catégorie de dépendants, moins agressive, envahit les villes durant le mois sacré de Ramadan. Il s’agit des enfants accros de la colle à sniffer. Ceux-là, passent leurs journées à mendier notamment aux bords des boulangeries, sans aucune notion de temps ou d’espace. Il faut dire que les accros de la colle à sniffer, peuvent garder des séquelles physiques et psychiques permanentes de cette addiction.