Tabac, cannabis, psychotropes… | Plaisir éphémère et dépendance qui dure

Les conséquences de l’addiction à la drogue (cannabis, psychotropes…) sont bien plus dramatiques qu’on ne le croit.

Parmi les conséquences néfastes qu’entraîne l’usage des substances narcotiques, outre la dépendance, on peut citer les dommages psychologiques et les surdoses entraînant la mort. Les effets de l’usage des drogues en tout genre sont depuis longtemps établis. Il n’échappe à personne que la drogue est la cause directe, de nombreuses pathologies graves cardio-vasculaires, respiratoires, psychiatriques pour ne citer que ceux-là.  C’est pour dire à quel point la consommation de drogues est destructrice d’une jeunesse marocaine appelée à relever bien des défis pour l’édification du Maroc de demain.

L’inquiétante banalisation

D’usage très discret par le passé, l’usage des drogues a connu une certaine banalisation au cours des dernières années. Et la précocité de la consommation du tabac, y a grandement contribué. Souvent encouragée par un certain laisser-aller de la part de la société et un laisser-faire de certains parents, le tabagisme précoce, constitue la démarche première pouvant initier à la polyconsommation répétée de drogues qui aboutit toujours à l’addiction.

La consommation cumulant cannabis, tabac et psychotropes, a pris de plus en plus d’ampleur au Maroc. L’usage régulier qui en est fait par des adolescents a plus d’une nocivité. La consommation de drogues s’effectue généralement à un moment de croissance où le cerveau de l’adolescent est en pleine phase de développement.  La dépendance au seul tabac est déjà particulièrement inquiétante, cumulée aux autres substances, son usage régulier conduit inévitablement à une diminution des performances scolaires et un désintéressement vis-à-vis de l’entourage, notamment familial et social. Cet usage devient un facteur majeur de désocialisation, de déscolarisation voire de désintégration de foyers. Il est également un facteur aggravant de beaucoup de maladies, notamment des psychopathologies évolutives, en particulier la schizophrénie avec des altérations considérables du comportement. Il devient donc impératif d’attirer l’attention sur les dangers liés à la consommation de la drogue.

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Que disent les chiffres?

Selon une récente étude réalisée par le ministère de la Santé, la prévalence de l’usage des drogues dans la population marocaine, à savoir les personnes âgées de 15 ans et plus, a atteint 4,1%, ce qui équivaut à 800.000 personnes. Les données dévoilées par l’étude font également état d’une domination du cannabis (3,93%), puis des sédatifs (0,18%). Sans oublier les drogues dures. Puisque la prévalence  de l’usage de l’héroïne atteint  0,02%, un peu moins que celle de la cocaïne (0,05%).  Le ministère de tutelle indique que ce dernier type d’usage se concentre principalement dans les villes du Nord du pays, en l’occurrence Tanger. La Perle du Nord n’arrive malheureusement pas à endiguer les trafics de cocaïne et d’héroïne qui sévissent dans ses rues. Le nombre d’usagers qui y vivent est estimé entre 3.500 et 4.000 personnes dont 1.200 d’injecteurs. Il convient de rappeler que cette prévalence de l’usage de la cocaïne et de l’héroïne reste malgré tout en dessous de la moyenne mondiale qui atteint 0,35% pour la cocaïne et 0,37% pour les opiacés. Néanmoins, cette donnée ne doit pas constituer un frein à la lutte contre la drogue, car comme l’a rappelé le ministère de la Santé, le risque de contamination par certaines maladies comme le VIH et l’hépatite C reste très élevée parmi la population qui s’adonne à la consommation de ces drogues dures.  Sans oublier les multiples conséquences sociales qui résultent de cette addiction, telles que la délinquance et la criminalité.

En savoir plus pour s’en sortir

Les familles sont souvent peu informées sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger leurs enfants et leur faire prendre conscience des conséquences ravageuses de la drogue. C’est à leur intention qu’il faudrait organiser des rencontres d’information marquant ainsi la première étape d’une lutte de longue haleine, contre ce tueur silencieux qu’est la drogue sous toutes ses formes. Les médecins peuvent, à l’occasion de consultations, repérer l’usage de ces substances et tenter d’en obtenir l’arrêt, mais tout effort individuel, aussi louable qu’il soit, restera limité s’il ne s’insère pas dans un cadre de lutte organisé sur le plan national.

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L’aide et le soutien se révèlent être le meilleur moyen d’extirper cette jeunesse qui sont tombés dans le gouffre de la dépendance à la drogue.  A cet effet, il convient de rappeler que le Maroc compte une douzaine de centres ambulatoires universitaires, totalement dédiés à la prise en charge des troubles addictifs. Ils se trouvent à Casablanca, Rabat, Tanger, Oujda, Agadir, Fès et Meknès. Ces structures ont permis de prendre en charge près de 27.800 personnes présentant des troubles liés à l’usage de drogue.

ML

DGSN 

Plus de 217 tonnes de cannabis saisis en 2020

Les quantités de résine de cannabis saisies au Maroc durant l’année 2020 se sont élevées à 217 tonnes et 323 kilogrammes, en hausse de plus de 37 tonnes par rapport à l’année 2019, et ce en raison des opérations conjointes et ciblées menées par les services de la sûreté nationale et la surveillance du territoire national pendant le confinement sanitaire. Quant aux quantités d’héroïne saisies durant la même période, elles sont restées à leur niveau habituel avec 8 kilogrammes et 501 grammes, tandis que le nombre de comprimés et de psychotropes saisis s’est élevé à 476.923 comprimés, dont 145.848 de type ecstasy, soit une baisse de 66% par rapport à 2019. S’agissant du nombre de personnes arrêtées dans les affaires de drogues, il a atteint 97.564 en 2020.

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