Pourquoi cette rencontre chez vous avec Hamid Chabat?
Cette rencontre visait deux objectifs: en premier, réduire les tensions entre les différentes parties, deuxièmement envoyer un message à l’opinion nationale et, principalement, à l’opinion interne du Parti de l’Istiqlal.
Pour leur dire quoi?
Qu’il n’y a pas lieu de craindre pour le Parti de l’Istiqlal.
Optimiste à outrance?
Je dirais plutôt réaliste.
Mais le parti, comme tout le monde sait, traverse une ou des zones de turbulence qui risquent de le faire chavirer…
Quelles que soient les divergences et les tensions, l’Istiqlal en sortira.
Qui est responsable de cette crise que connaît le parti?
Nous tous, sans exception.
Et si vous nommiez quelques-uns? Vous vous dites réaliste…
Je dis, nous tous et j’ajoute même: ceux qui ont opté pour le silence et la neutralité.
Est-ce que vous tablez sur l’élection de Nizar Baraka pour remettre le parti sur pieds?
La réponse à cette question est l’apanage de tous les Istiqlaliens et pas seulement moi. Et personne n’a le droit de répondre à la place des Istiqlaliens.
Et la situation peu enviable qu’a vécue le parti durant ces quatre longues années?
C’est encore la responsabilité de tous, l’essentiel est de dépasser, maintenant, cette étape avec la même personne ou une autre. Moi, personnellement, je réitère mon soutien absolu à Nizar Baraka, ce que je fais depuis le début.
Vous avez à cœur la bonne santé du parti…
Le pays en premier. Nous voulons que le Maroc triomphe, la démocratie aussi et voulons que le parti soit vainqueur du challenge du 17ème Congrès national.
Vous soutenez Nizar Baraka. Est-ce que vous estimez qu’il dispose de suffisamment de charisme pour guider un parti aussi important que l’Istiqlal et le sortir du chaos?
Pour parler franchement, je ne soutiens pas une personne, mais plutôt un programme et aussi l’homme.
Qu’est-ce qui vous laisse si confiant en ce programme et en cet homme?
Nizar Baraka, en plus du fait qu’il a été deux fois ministre, a brillé et réussi. Outre sa présidence du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE)… Par conséquent, alors que le parti vit une conjoncture délicate, celui-ci a impérativement besoin d’un homme ayant le charisme de Baraka.
Nizar Baraka s’est engagé, lors de sa première sortie médiatique la veille du congrès, à réussir «une réconciliation, pas n’importe laquelle», s’est-il exclamé. Peut-il réussir là où d’autres ont échoué?
Nous aspirons à la réconciliation, mais aussi à la critique. C’est ce qui nous manque.
Il y a des erreurs à pardonner?
Tout le monde doit reconnaître ses erreurs dans un cadre fraternel, loin des insultes et des accusations fortuites.
Quel avenir donc pour le Parti de l’Istiqlal ?
Un avenir florissant. Le Parti de l’Istiqlal a 80 ans, mais il n’a rien perdu de sa jeunesse. Avec son union, son militantisme, l’Istiqlal ne mourra pas et vivra, que nous ayons réussi ou échoué aux élections.
Qu’est-ce qui vous donne pareille confiance dans le parti?
Le fait qu’il soit fortement enraciné dans la société marocaine.
Le parti a également des adversaires, des ennemis…
Même nos pires ennemis nous disent d’en prendre soin, parce qu’il n’appartient pas aux seuls Istiqlaliens, mais à l’ensemble du peuple marocain.
Pourtant, nombre d’Istiqlaliens avouent avoir vécu quatre années de calvaire.
Nous avons effectivement, de ce fait, vécu des années d’isolement. La force d’un parti politique réside dans sa capacité à colmater les brèches et à se remettre sur ses pieds. S’il peut tenir cette promesse, il réussira, croyez-moi!
Est-ce que, à votre avis, c’est la fin du spectacle politique offert gratis par l’Istiqlal?
(Rires) Vous cherchez à me faire dire des choses. La réponse réside dans la réponse de Nizar Baraka aux médias. J’estime qu’une étape est passée avec ses bons et mauvais côtés. Passons maintenant à autre chose.
Avec d’autres hommes?
Avec d’autres hommes.
Et une autre équipe aussi?
Pourquoi pas?
Vous n’avez rien oublié?
(Rires) J’y arrive: avec des femmes aussi.
Le mot de la fin?
Que Dieu fasse que le Maroc triomphe toujours, que le Parti de l’Istiqlal sorte également vainqueur de cette étape (17ème Congrès).
Y a-t-il eu des engagements envers Hamid Chabat?
De quelle sorte ?
L’immunité juridique pour ses fils?
Je vous assure, croyez-moi, qu’il n’a y rien eu de pareil.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa