Cinq mois après la mort de son chef historique, Abdelmalek Droukdel, Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) s’est choisi un nouveau patron. Il s’appelle Abou Obeïda Youssef Al-Annabi et lui aussi est algérien.
La nouvelle a été annoncée par le média de propagande Al-Andalus, confirmant à nouveau la disparition d’une des figures les plus connues et les plus craintes du djihadisme en Afrique. Abdelmalek Droukdel, vétéran du terrorisme, a été tué en juin dans une attaque française dans le nord du Mali. «Cela va certainement donner un coup très dur à Aqmi et ce qui reste de groupuscules en Algérie», prédisait alors le politologue Djalil Lounnas dans un entretien à Liberté.
La nomination d’Abou Obeïda Youssef Al-Annabi à la tête d’Aqmi n’est pas une surprise. Lui qui a combattu en Afghanistan en 1990 est un des fondateurs de l’ancêtre d’Aqmi, le GSPC, en 2004. Cet homme originaire de la ville côtière d’Annaba était déjà un des plus hauts dirigeants de l’organisation terroriste: il était jusque-là à la tête de la choura, qui définit les objectifs de l’organisation, explique El-Watan. Il était un des cerveaux de plusieurs des attaques terroristes ces dernières années.
On lui attribue notamment l’enlèvement d’Antoine de Léocour et Vincent Delory, deux jeunes Français, au Niger, en 2011. Si la violence au Sahel n’a cessé de s’accentuer et de gagner de nouvelles régions, les groupes terroristes se livrent entre eux une féroce bataille. Face à qmiI et au Mujao, l’État islamique au Grand Sahara, dirigé par Walid Al-Sahraoui, semble aujourd’hui le plus puissant de la région. L’arrivée du nouveau chef d’Aqmi survient aussi alors que de plus en plus de voix s’élèvent au Sahel pour que les autorités engagent des négociations avec les groupes terroristes. Huit ans après le début de la guerre au Mali, l’option militaire se révèle largement inefficace.
PZ