L’armée a pris le pouvoir en Thaïlande, justifiant ce coup d’Etat par la nécessité de rétablir l’ordre après six mois de violentes contestations politiques et de procéder à des réformes institutionnelles. Un couvre-feu a été instauré sur l’ensemble du territoire entre 22h00 et 05h00 du matin et toutes les stations de radio et de télévision ont cessé la diffusion de leurs programmes habituels, remplacés par des messages des militaires.
La Constitution a été temporairement suspendue et le Premier ministre par intérim, Niwatthamrong Boonsongphaisan et ses ministres ont été convoqués dans une caserne du nord de Bangkok pour rendre compte à l’état-major.
Peu de temps auparavant, les soldats avaient appréhendé le leader de la contestation antigouvernementale, Suthep Thaugsuban. Les rassemblements de plus de cinq personnes sont désormais interdits.
Ce coup d’Etat est un nouvel épisode dans la crise que connaît le pays depuis une décennie et qui oppose, d’une part, les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par l’armée en 2006 et, d’autre part, la classe dirigeante royaliste. Depuis l’instauration de la monarchie constitutionnelle en 1932, les soldats ont mené 18 coups ou tentatives de coup d’Etat, le dernier en date contre Thaksin il y a huit ans.