Lors de sa visite officielle au Maroc, du 17 au 21 juin 2013, tout en saluant la détermination marocaine à combattre la traite des personnes, Mme Joy Ngozi Ezeilo, rapporteur spécial de l’ONU sur la traite des personnes, en particulier les femmes et les enfants, a invité le gouvernement à adopter une approche centrée sur les victimes dans le cadre de la lutte contre ce phénomène.
Elle a souligné que «la préoccupation la plus immédiate est celle de l’absence d’un cadre juridique adéquat dans la lutte contre la traite des personnes». «Le Maroc fait face à de nombreux défis en tant que pays d’origine et de transit et de plus en plus en tant que pays de destination pour les victimes de la traite des personnes».
Et de souligner que l’étendue du problème devrait faire l’objet d’enquêtes plus approfondies.
«L’absence d’outils appropriés et de protocoles d’identification des victimes fait que ces dernières demeurent pour la plupart non identifiées ou sont confondues avec les migrants irréguliers», a encore souligné l’experte des Nations Unies. Selon elle, le Maroc devrait mettre en place un mécanisme adéquat pour la collecte des données permettant de déterminer le taux de prévalence, ainsi que les diverses formes et manifestations du phénomène de la traite des personnes dans le pays…
Elle a également recommandé la nomination d’un rapporteur national dont la mission serait de superviser la mise en place, le progrès et les impacts d’une législation en matière de traite des personnes sur les droits de l’Homme, ainsi que d’un système d’identification des victimes de la traite.
Mme Joy Ngozi Ezeilo s’est rendue à Rabat, Casablanca et Tanger. Le 20 juin, elle a été à Dakhla où elle s’est entretenue avec plusieurs interlocuteurs. Elle a salué la volonté des autorités d’institutionnaliser les bonnes pratiques qu’elle a constatées à travers les réponses médicales et juridiques d’assistance aux femmes victimes de violences…
Elle présentera un rapport final de sa visite contenant ses conclusions et recommandations lors de la session du Conseil des droits de l’Homme en juin 2014.