Trump-Macron : La guerre des mondes

Trump-Macron : La guerre des mondes

A la tribune de l’ONU, devant le monde entier, deux visions se sont confrontées. Une confrontation sans véritable affrontement, c’est à noter.

Mais le monde, selon Trump, n’a rien à voir avec le monde selon Macron. Une vision nationaliste de grande puissance mondiale s’oppose à une vision du dialogue international permanent.

C’est bien sûr la vision de Macron qui recueille le plus de suffrages. Mais, le multilatéralisme est une notion abstraite, difficile à matérialiser.

Le multilatéralisme est un concept utilisé dans le champ des relations internationales. Il se définit comme un mode d’organisation des relations interétatiques. Il se traduit par la coopération de trois Etats au moins, dans le but d’instaurer des règles communes. Le terme s’oppose à l’unilatéralisme que l’on définira comme la tendance à agir en fonction de sa volonté et de ses intérêts propres, sans égard pour la souveraineté d’autres Etats et à l’extérieur des cadres multinationaux. C’est avec la création de la SDN (Société des Nations) , après la Première guerre mondiale et, plus encore, avec la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945, que la pratique multilatérale s’institutionnalise. Le multilatéralisme n’est plus seulement une technique diplomatique, il devient un projet politique visant à favoriser la coopération en encourageant les liens d’interdépendance entre les Etats. D’un outil relativement neutre, le multilatéralisme a été investi de vertus positives et s’est constitué comme une valeur de référence pour la conduite des affaires internationales.

Ce mouvement paraissait irréversible. Or, aujourd’hui on peut en douter.

Le discours de Trump rejoint une vision du monde qui est celle de Poutine ou de Xi Jinping. Or, il y a une évidence: les problèmes qui se posent aux Etats membres de l’ONU dépendent de ceux qui réaffirment le retour des nations puissantes.

La reconnaissance US, un tournant dans l’histoire de la région

La France peut faire de beaux discours humanistes, mais la crise de la Corée du Nord dépend des USA, de la Chine et de la Russie.

Le monde de Macron, ouvert aux souffrances humaines, sensible aux dérèglements climatiques, aux raisons diverses et profondes des migrations, parle au cœur et le président français a souvent été applaudi. Mais il est vrai que l’on touche très vite la limite des bons sentiments. Si le jugement moral du président français sur Bachar Al-Assad n’a pas changé, il doit tenir compte des réalités sur le terrain. Et la réalité sur le terrain, c’est la Russie et l’Iran.

L’Iran qui est d’ailleurs sans doute un exemple parfait des limites du multilatéralisme. Comme pour le climat, un accord mondial est remis en cause par une seule puissance, les USA. Trump, comme Netanyahu, ne croit pas dans la sincérité iranienne. Le pays est accusé de soutien au terrorisme et de déstabilisation de la région. Un ton qui a été apprécié aussi bien par les Israéliens que par l’Arabie Saoudite et le monde arabe sunnite.

L’unilatéralisme peut parfois convaincre certains multilatéralistes, au-delà des discours de principe.

Sur la Corée du Nord, la menace de Trump cherche en fait à pousser Pékin à la fermeté.

Le véritable test pour la communauté internationale sera sans doute, au-delà de l’avenir de la Syrie et de l’Irak, le dossier iranien.

Les signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien se sont retrouvés pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump, mais ne sont pas parvenus à sortir de l’impasse provoquée par la menace américaine de dénoncer le texte. Dans un climat rendu plus explosif chaque jour par les déclarations incendiaires du président américain contre l’Iran, les chefs de la diplomatie américaine, Rex Tillerson et iranienne, Mohammad Javad Zarif, se sont retrouvés dans la même pièce pour la première fois. Avec eux, les autres signataires de l’accord historique de Vienne: Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui préside la commission du suivi, a souligné que tous les participants étaient tombés «d’accord pour juger que le texte est jusqu’ici respecté par tous». «Nous avons déjà une crise nucléaire, nous n’avons pas besoin d’une deuxième», a-t-elle ajouté, en référence à la Corée du Nord. La rencontre du mercredi 20 septembre n’a toutefois pas permis de lever le doute sur les intentions américaines: «Nous n’avons pas de visibilité réelle sur ce que sera leur décision», selon la source européenne. Les déclarations qui ont suivi la réunion n’incitent pas à l’optimisme: les Etats-Unis «ont de gros problèmes» avec l’accord, a confirmé Rex Tillerson. Pour tenter d’amadouer les Américains, l’idée de rouvrir des discussions sur certaines des échéances de l’accord, ainsi que sur des sujets annexes, comme le rôle de l’Iran au Moyen-Orient, est soulevée par certains, dont le président français, Emmanuel Macron. Des diplomates français ont insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de «renégocier» l’accord, mais de le «compléter».

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Oui, il y a bien un monde de Trump et un monde de Macron.

Patrice Zehr

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