Donald Trump s’est résigné à un nouveau revirement face à la pandémie de Covid-19. Lors de son premier briefing consacré à ce sujet depuis la fin du mois d’avril, mardi 21 juillet, le président des Etats-Unis a reconnu que la crise sanitaire «va sûrement, malheureusement, empirer avant de s’améliorer». «Je n’aime pas dire ça, mais c’est comme ça», a-t-il ajouté avec fatalisme.
La veille, le président des Etats-Unis avait changé une première fois de ton en invitant les Américains à porter un masque, après des semaines d’ambiguïté, une partie de ses partisans dénonçant avec virulence la mesure comme attentatoire à leurs libertés. Le port du masque est recommandé par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), mais il n’est pas obligatoire. L’effondrement de la confiance que lui accordent ses concitoyens pour la gestion du virus ; et ses conséquences pour l’instant dévastatrices sur ses intentions de vote dans la perspective de la présidentielle de novembre, ont pesé en faveur du revirement présidentiel.
Les sondages ont eu manifestement plus de poids que la reprise des contaminations, à la mi-juin, comme celle des décès imputés à la maladie, quelques semaines plus tard. Plus de 1.000 morts ont été recensés le 22 juin, ce qui n’était pas arrivé depuis le 4 juin selon la comptabilité en temps réel du Washington Post. A ce rythme, les Etats-Unis devraient compter plus de 150.000 victimes du Covid-19 avant la fin du mois de juillet. Longtemps, le président des Etats-Unis a nié cette résurgence, curieusement mise sur le compte de tests jugés trop nombreux. Il s’est de même abstenu de rappeler à l’ordre les Etats les plus touchés, dont l’Arizona, le Texas, la Floride et la Californie, les trois premiers étant dirigés par des gouverneurs républicains qui s’étaient affranchis des conseils de son administration pour rouvrir graduellement les commerces, après un confinement par ailleurs plus limité que dans d’autres Etats.
P. Zehr