Environ 29% des entreprises du secteur numérique en Tunisie auraient fermé leurs portes à cause du nouveau coronavirus, selon les résultats d’un recensement effectué par la Fédération nationale du numérique.
L’enquête menée auprès d’un nombre d’entreprises de ce secteur (PME, TPE, Grandes entreprises, startups), sur l’impact de la crise sanitaire sur leurs performances économiques et organisationnelles, a révélé que près de 83 % des entreprises du secteur ont subi une baisse de leur chiffre d’affaires, dont au moins 30% seraient impactées à plus de 50% de leur CA et 29% de 10 à 30% de leur CA.
Par ailleurs, 63% des entreprises du secteur rencontrent des problèmes de trésorerie et 68% ont constaté une diminution de contrats, de projets ou commerces, révèle la même source qui note que 39% d’entre elles ont fait face à des annulations de contrats ou de ventes, 24% à des reports de projets et 24% ont souffert de l’absence de certains de leurs collaborateurs.
Environ 53% des interviewés ont qualifié de “Fort” l’impact de la crise sanitaire sur leurs activités contre 35,5% qui l’ont considéré comme “modéré”.
Par ailleurs, 48,5% pensent que leur activité serait temporairement affectée par la crise contre 48,5% qui pensent que l’impact serait durable.
Les entreprises ont, ainsi, été contraintes de définir de nouvelles stratégies, de prioriser et de repenser leurs recrutements à venir en fonction de l’évolution de leur trésorerie et de l’impact direct du Covid-19 sur leurs forces de production.
Ainsi, 54% d’entre elles envisagent d’arrêter les recrutements et 38% opteront pour la réduction de leurs effectifs.
Le recensement de la fédération a fait ressortir que 84% des entreprises du secteur ont continué leur activité en télétravail d’une façon normale ou partielle.
Dans ce sens, ces entreprises ont appelé le gouvernement à procéder à l’exonération du paiement de la retenue à la source pour les entreprises qui payent les salaires, la baisse d’impôts, l’octroi de crédits à taux faible pour l’investissement, le report du paiement des charges patronales jusqu’à la fin de l’année, pour les aider à surmonter la crise liée au coronavirus.
Ils revendiquent également une garantie de l’Etat correspondant au quart du chiffre d’affaire de l’année précédente pour un crédit de trésorerie auprès d’une banque publique afin d’atténuer l’impact de la crise sur leur trésorerie.
Elles ont, en outre, demandé la mise en place d’un plan de soutien pour le maintien de l’emploi : chômage partiel des cadres, prise en charge des formations pour le personnel en baisse de charge, mise en place de projets structurants pour le pays dans une forme de contrat simplifié permettant d’occuper les ressources.
Sur le moyen terme, ces entreprises ont estimé nécessaire de revoir les investissements futurs de l’Etat pour toucher au plus grand nombre de PME et de repenser les dispositifs d’achat par le gouvernement auprès des Sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) en faisant confiance aux Tunisiens et en mettant en place des partenariats avec des SSII sur la durée.
Elles ont aussi plaidé pour l’instauration d’une stratégie nationale pour encourager les sociétés locales à prendre en charge les grands projets et créer un marché d’emploi qui permet de bien payer les compétences tunisiennes.
Avec MAP