Si les années 2015 et 2016 ont enregistré un effondrement de plus de 50% de la clientèle européenne, janvier 2017 affiche une hausse de 10,5% des entrées sur le territoire.
Elles sont, en majorité, le fait des Algériens (98.000) et des Libyens (80.696). Une clientèle qui ne fréquente guère les hôtels, seulement 23% d’entre eux. Côté français, la hausse est spectaculaire (+29%), mais doit être relativisée. La comparaison avec janvier 2016, un des pires mois de l’histoire du tourisme tunisien, ne permet pas de crier victoire, mais de déceler un frémissement à la hausse. Décembre 2016 était également supérieur à 39% au même mois en 2015. Le marché français, crucial pour l’industrie du tourisme tunisien, repart. S’ils n’étaient que 400.000 en 2016, la barre du demi-million devrait être franchie sans encombre en 2017. En 2016, le Portugal et l’Espagne ont «bénéficié» de l’abandon de la destination Tunisie. Hôteliers et voyagistes préfèrent demeurer prudents. «La période fin mars-début avril permettra de savoir s’il y a une réelle reprise», indique la Fédération tunisienne de l’hôtellerie. Le critère sécuritaire demeure le principal frein au redécollage du secteur. Le baromètre de sûreté émis par le Foreign Office sert de référence pour de nombreux pays. Le Royaume-Uni «déconseille tout voyage non essentiel» depuis l’attentat mené au Riû Mahraba Hôtel, à Port El-Kantaoui (Sousse), le 26 juin 2015, faisant 39 morts, dont 30 Britanniques. Sur le territoire tunisien, la situation sécuritaire n’a rien à voir avec celle de 2015. Depuis le 7 mars dernier, lorsque la ville de Ben Guerdane (sud, à 20 kilomètres de la frontière libyenne) a été attaquée par une soixantaine de djihadistes, la Tunisie n’a plus enregistré d’attentats.
Patrice Zehr