Le Président tunisien reçoit le 1er ministre français, J. Catex
Covid oblige, le premier ministre français n’a revêtu pour la première fois son costume de représentant de l’exécutif français à l’étranger que onze mois après sa nomination, dans un pays qu’il n’avait jamais visité.
La crise financière est bien sûr à l’agenda de la visite à Tunis du Premier ministre français Jean Castex, ce 3 juin, alors que le pays de 11,6 millions d’habitants a déjà subi une chute de son PIB de 8,8 % en 2020. Outre les autorités nationales, ce marasme national inquiète aussi l’Hexagone et l’Union européenne, qui redoutent l’arrivée de migrants désespérés sur leurs côtes.
Le spectre d’un nouvel endettement massif auprès du FMI, le quatrième en dix ans, fait grincer des dents dans le pays. Sa contrepartie ? Un plan de réformes, présenté début mai au siège de l’organisation financière à Washington par le Premier ministre Hichem Mechichi, et destiné à assainir les comptes du pays. Dès juin, les subventions sur les produits alimentaires, comme le pain et l’huile, seront graduellement supprimées, pour disparaître d’ici deux ans, affirment les conseillers de Mechichi.
Le chef du gouvernement s’est aussi engagé à réduire la masse salariale des fonctionnaires (14,6% du PIB en 2019, l’un des taux les plus hauts au monde). Au menu des discussions: les conséquences de la crise sanitaire, le développement économique de la Tunisie minée par sa dette, la coopération dans la lutte contre le terrorisme et dans le dossier migratoire, mais aussi le soutien à la francophonie, la formation des jeunes.
Devant le patronat tunisien, puis à l’issue du troisième Haut-Conseil de coopération qui s’est tenu à la Kasbah, siège du gouvernement tunisien, Jean Castex a vanté les liens entre les deux rives de la Méditerranée -des «pays frères»- et encouragé la Tunisie à continuer à se mobiliser pour mettre en œuvre son programme de réformes, dont dépend le versement de l’enveloppe de prêts promise par Emmanuel Macron il y a un an.
P. Zehr