Le Président américain Joe Biden a reconnu le génocide arménien, devenant le premier Président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.
Pour la première fois, un Président des Etats-Unis en fonctions a qualifié de génocide l’extermination des Arméniens de l’Empire ottoman. Bien sûr, les chefs de l’Etat français l’avaient précédé depuis 1984. En remontant plus loin, l’Uruguay peut s’enorgueillir d’être le premier Etat à avoir fait mémoire de l’évènement, en 1965.
Et, depuis le centenaire de 2015, les déclarations des pouvoirs législatifs se sont multipliées, y compris de la part d’alliés de la Turquie: le Bundestag allemand, le Parlement néerlandais et le Congrès américain.
Une décision qui a suscité la colère de la Turquie. Bien que reconnu par une vingtaine de pays et de nombreux historiens, cet épisode historique reste contesté par les autorités turques. Sur Europe 1, Ali Onaner, ambassadeur turc en France, pointe une utilisation « abusive » du terme. Le terme ‘génocide’ de nos jours est de plus en plus utilisé à tort et à travers, la position de la Turquie est qu’il faut s’en tenir à la définition purement juridique », explique-t-il.
« Cela n’empêche pas la Turquie d’exprimer une compassion sincère que vous pouvez notamment voir dans le message de condoléance envoyé par le Président de la République [Recep Tayyip Erdogan, ndlr] chaque 24 avril aux représentants de la communauté arménienne en Turquie. « Aujourd’hui on constate une utilisation abusive de ce terme », dénonce-t-il. « Je sais qu’en France vous n’acceptez pas que l’on utilise le terme ‘génocide’ pour ce qui s’est passé en Algérie avant l’indépendance. C’est la même chose en Turquie. » Selon le diplomate, ces deux évènements ne correspondent pas à la définition juridique du génocide ».
P. Zehr