Les images du Premier ministre turc, obligé de se réfugier dans un supermarché, sont surréalistes. C’est que le Premier ministre turc a particulièrement failli dans la gestion de la plus grande catastrophe minière de l’histoire du pays. Après avoir tout d’abord cherché à minimiser l’ampleur de l’accident provoqué, semble-t-il, par un incendie survenu dans un transformateur électrique,
Erdogan s’est montré étrangement fataliste. «Les accidents sont dans la nature même des mines», a-t-il benoîtement annoncé. «Ces comparaisons donnent une idée de la conception pour le moins obsolète que se fait Erdogan du développement économique en Turquie, sans faire grand cas du coût humain», explique Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine à l’Institut français des relations internationales (IFRI), cité par l’hebdomadaire Le Point. Les conditions de sécurité des mineurs se sont considérablement dégradées au cours des dernières années. Pour répondre aux besoins grandissants de son économie, la Turquie est très gourmande en électricité. «La majorité de ses besoins est assurée par le gaz russe, ce qui provoque un gros déficit en termes de balance énergétique, explique la chercheuse Dorothée Schmid. Pour réduire sa facture, Ankara a décidé en 2014 de remplacer le gaz par le charbon turc, présent en quantité dans ses sous-sols, dont il a considérablement intensifié l’exploitation».