Le Maroc a appelé, lors d’une rencontre maghrébine à Rabat, à l’instauration d’une coordination sécuritaire maghrébine qui associerait les pays africains et du Sahel.
Face à la menace grandissante du terrorisme qui pèse sur les pays de la région, les Etats membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) se sont concertés à Rabat, lors de la 33ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères. Ils ont appelé à la mise en place d’une stratégie sécuritaire maghrébine. Terrorisme, crime organisé, trafic d’armements, migration clandestine et commerce des stupéfiants, autant de thématiques qui se sont invitées au débat maghrébin et pris une place de choix dans les interventions des responsables maghrébins. Ceux-ci ont condamné de vive voix la recrudescence du terrorisme dans la région maghrébine et mis de concert l’accent sur cette réunion maghrébine à Rabat qui se tenait à un moment crucial aux niveaux régional et international où des crises politiques et économiques secouent moult pays et posent de nouveaux défis qui menacent la paix et la sécurité dans la région maghrébine, ainsi que dans son environnement arabe, africain et atlantique.
Tirer les leçons
Dans une allocution prononcée en son nom par Nacer Bourita, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, a souligné que la tournure que prennent les événements au Maghreb ont imposé à la région maghrébine de tirer les leçons et de trouver les solutions qui s’imposent pour dépasser la conjoncture actuelle, tout en dépassant les raisons qui empêchent l’édification d’une union maghrébine en phase avec les aspirations de ses Etats et peuples et d’accéder aux rangs des groupements en mesure d’affronter les défis sécuritaires et de développement.
Pour un nouvel ordre maghrébin
Rappelant l’attachement de SM le Roi Mohammed VI à l’édification du Maghreb, choix stratégique et l’engagement du Souverain pour poursuivre l’action pour l’émergence d’un nouvel ordre maghrébin au-dessus de toutes sources de désaccord et consacrant la logique de la complémentarité, Salaheddine Mezouar, a appelé à l’instauration d’une coordination sécuritaire qui associerait les pays africains et les pays du Sahel, dans le cadre d’une stratégie internationale, en accélérant l’élaboration d’une stratégie sécuritaire maghrébine, dans le cadre d’une approche globale et intégrée qui prenne en considération les dimensions sécuritaires, religieuses, éducatives et de développement.
Mezouar a renouvelé la nécessité de l’accélération de la tenue d’une session spéciale du Conseil des ministres de la Justice et des Affaires juridiques en vue de mettre en œuvre la stratégie sécuritaire maghrébine, afin d’éviter les dangers qui menacent la sécurité et la stabilité à l’intérieur de l’espace maghrébin.
Responsabilité et solidarité
Pour sa part, le ministre-délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a rappelé les multiples défis auxquels se heurte la région maghrébine, les tournures accélérées et les menaces qu’elles font peser sur l’unité, la sécurité et la stabilité de la région; des défis qui nécessitent un sens de responsabilité et de solidarité élevé pour déjouer et neutraliser les dangers qui détournent toutes opportunités de développement et de progrès.
De la coopération au partenariat
Intervenant à son tour, le secrétaire d’Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africains, Touhami Abdouli, a appelé les Etats maghrébins à passer de la coopération au partenariat, proposant la mise sur pied d’un conseil des sages de l’UMA. Il a passé en revue la situation actuelle en Libye.
Rappelant que cette 33ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA se tient dans une conjoncture délicate, le secrétaire général (tunisien) de l’UMA a rappelé les dangers et menaces transfrontières et ce qui en résulte comme victimes et nécessite une action et des concertations communes pour consolider l’action maghrébine commune.
Mohammed Nafaa