Certes, les délais qu’impose la préparation de la Loi de Finances justifiaient la tenue du Conseil des ministres qu’a présidé Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dimanche 17 octobre (2021) au Palais Royal de Fès.
Un Conseil des ministres qui s’est tenu une dizaine de jours à peine après la fin des élections du Parlement (2ème Chambre) et l’ouverture de la 1ère session de cette nouvelle législature.
Cependant, il n’est pas question, seulement, d’étape incontournable, ni de simple routine.
Ce Conseil des ministres est exceptionnel à plus d’un titre.
Le Conseil des ministres du 17 octobre 2021, globalement consacré à l’examen des orientations générales du projet de Loi de finances pour l’exercice budgétaire 2022 est, d’abord exceptionnel pour trois raisons conjoncturelles.
Il se tient juste après des élections qui ont renouvelé l’ensemble des composantes de l’échiquier politique: le Parlement dans ses deux Chambres, le Gouvernement et sa coalition constituée désormais de trois partis (RNI, PAM, Istiqlal), les élus, bureaux et présidents, des communes, préfectures, provinces et régions.
Il se tient également dans le contexte très particulier lié à la pandémie, qui connaît une certaine amélioration, certes, mais qui continue de déterminer toutes les décisions prises ou envisagées. D’autant qu’à la sortie de cette crise Covid, le 1er objectif est celui de la relance…
Enfin, il se tient dans une phase cruciale pour le Maroc qui, après d’intenses concertations à l’échelle nationale ayant duré deux années (une année de plus que prévu, du fait de la pandémie), vient de se doter d’un plan d’action disruptif, défini dans le cadre du nouveau modèle de développement.
Un nouveau modèle de développement (NMD), qui pose les jalons d’une visibilité à horizon 2030, mais qui entre en application dès à présent et qui nécessite, pour la réalisation de ses objectifs, l’engagement de tous dans un tout nouveau «Pacte social».
D’où les autres aspects exceptionnels du Conseil des ministres, relatifs à la teneur des décisions qui y ont été prises et à la vision qui les a guidées.
Car, au risque de se répéter, il faut encore rappeler que le nouveau Gouvernement –le Gouvernement Akhannouch- n’a pas pour seule mission de gérer l’urgence économico-sociale du pays, durant son mandat, mais aussi et surtout celle de gérer la mise en application d’une vision transcendant les mandats de Gouvernements. Une vision qui se traduit par de nouveaux choix stratégiques du Maroc, aux niveaux économique, social, diplomatique… A tous les niveaux !
La Loi de Finances, principal point à l’ordre du jour du Conseil des ministres, est l’un des premiers leviers que peut activer le pays pour l’exécution de ses ambitieux projets…
Le projet de Loi de finances pour 2022 (PLF 2022) a donc cette particularité de devoir engager la 1ère année de mise en application des grandes orientations du NMD.
Et c’est en cela que tient le changement.
Les grandes orientations ont toujours été présentes, certes, telles que la mise du capital humain au cœur des préoccupations, la volonté de réduire les disparités sociales et territoriales, la réforme des secteurs prioritaires (éducation, santé…). Mais ce qui change, cette fois-ci, c’est la mise sur rails (1ère année d’application) du NMD qu’a supervisé personnellement SM le Roi et sur lequel veille.
De leur côté, les trois composantes de la Majorité gouvernementale –qui se sont notamment trouvé comme point commun le NMD- se sont engagées à s’inscrire dans son sillage et, de ce fait, à en traduire les orientations en décisions concrètes.
Le PLF 2022, tel que présenté devant Sa Majesté Mohammed VI, en Conseil des ministres, par la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, respecte-t-il ces engagements ?
Une chose est sûre, si ce n’était pas le cas –au moins au niveau des intentions- il n’aurait jamais été validé par le Souverain.
Reste, à présent, la mise en application concrète et sur le terrain des intentions annoncées.
D’ores et déjà, lorsque le PLF 2022 a été rendu public, les observateurs y ont pointé les augmentations (de prix et fiscalité) qu’il prévoit.
Parfois, celles-ci se justifient précisément par les orientations du NMD…
Nous aurons l’occasion de revenir, dans nos prochaines éditions, sur les détails du Projet de Loi de finances. Notamment à l’occasion des débats dont il fera l’objet au Parlement, avant son adoption.
Mais, dans un premier temps, quels sont les quatre grands axes sur lesquels reposent les orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2022 ?
La ministre des Finances, Nadia Fettah Alaoui les a exposés en Conseil des ministres.
Il s’agit des axes «Relance économique», «Protection sociale», «Système éducatif et Système de santé», «Réforme du secteur public et gouvernance».
On le voit, des chantiers gigantesques et qui participent des plus grands défis de ce Maroc qui a opté pour un nouveau modèle de développement.
BA