Depuis l’apparition du premier cas d’infection au nouveau Coronavirus (Covid-19) sur son sol, le Maroc a mené des efforts constants et soutenus, dans un double objectif. Il s’agissait d’un côté de contenir la propagation du virus et de l’autre, sauver l’économie du pays, dont des pans entiers ont dû brusquement baisser leur rythme d’activité habituel, ou céder totalement à l’arrêt.
Certains secteurs ont montré des signes précoces de vulnérabilité plus que d’autres. Parmi-eux, figure le transport terrestre, aérien et maritime, mais aussi l’hébergement et la restauration, en tant que branches étroitement liées au tourisme. Ce qui a rendu la situation encore plus difficile, c’est que l’économie de plusieurs villes marocaines, en tant que destinations d’été et lieux de villégiature par excellence, dépend exclusivement de l’activité touristique. L’importance économique et sociale du tourisme n’est plus à démonter. Avant la crise de Covid-19, le secteur touristique contribuait à hauteur de 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) et comptait 750.000 emplois directs et plus de 2,5 millions d’emplois indirects.
Cependant, avec l’arrivée de la pandémie, le tourisme marocain a enregistré une perte estimée à 42,4 milliards de dirhams pour la seule année 2020. Ce chiffre représente une baisse de plus de 50% par rapport à 2019. Cette décroissance a été particulièrement ressentie dans certaines régions du Maroc. En effet, l’économie de plusieurs villes du Royaume dépend exclusivement de l’activité touristique. Cela est d’autant plus vrai dans certaines villes et villages touristiques, prisés aussi bien par les vacanciers marocains qu’étrangers, au vu de leur caractère authentique.
La crise économique induite par la Covid-19 a lourdement impacté les petits métiers d’été de nombreuses familles. Les mesures prises par les autorités marocaines, en 2020, comprenant notamment la fermeture des frontières nationales, a fragilisé encore plus cette catégorie sociale. Devant le climat d’incertitude ambiant, de nombreux économistes ont été catégoriques pour dire que plusieurs étaient nécessaires pour que l’économie dans sa globalité, y compris le tourisme et les activités qui lui sont connexes, puisse retrouver sa vitalité d’avant-pandémie.
Le lancement par SM le Roi, en janvier 2021, de la campagne nationale de vaccination anti-Covid a fait renaitre l’espoir d’une reprise économique rapide. Dans cette optique et en droite ligne avec les Hautes orientations Royales, une batterie de mesures destinées à relancer l’investissement a été mise en œuvre, dont le lancement du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, en tant que levier principal qui joue un rôle important parce qu’il influe sur toutes les facettes de l’économie nationale. Les Marocains Résidant à l’Etranger (MRE) ont également un rôle important à jouer dans la relance économique de leur pays d’origine. Il est indéniable que le retour estival des MRE à la mère patrie contribuera à revivifier la croissance.
Cette année, les Marocains établis à l’étranger ont été confrontés à des problèmes logistiques et des difficultés d’ordre financier pour rentrer au Maroc. Dans un geste qui dénote la sollicitude particulière dont SM le Roi Mohammed VI entoure envers la communauté marocaine établie à l’étranger, le Souverain a bien voulu donner ses Hautes instructions aux autorités compétentes et à l’ensemble des intervenants dans le domaine du transport, afin d’œuvrer à la facilitation de leur retour au pays à des prix abordables. De même, Sa Majesté le Roi a invité tous les opérateurs du tourisme, aussi bien dans le domaine du transport que de l’hôtellerie, à prendre les dispositions nécessaires afin d’accueillir les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger dans les meilleures conditions et aux meilleurs prix. Le beau geste Royal en direction des MRE arrive à point nommé. En plus des considérations humanitaires (retrouvailles en famille ou entre amis), l’intervention Royale insufflera sans aucun doute, une nouvelle dynamique à l’économie marocaine, pour qu’elle puisse repartir de plus belle.
Dans le cadre de sa stratégie de riposte à la Covid-19, le Maroc place la santé du citoyen avant l’économie. Aujourd’hui, suite à l’allégement des mesures restrictives pour endiguer le risque de propagation de l’épidémie, le Royaume met tout en œuvre pour que l’activité économique retrouve son niveau anté-Covid.
Tout cela étant dit, il y a lieu d’attirer l’attention sur le fait que l’allègement des restrictions sanitaires ne veut pas dire que l’épidémie est derrière nous. Pour préserver les acquis réalisés, il est important de continuer à respecter les mesures barrières (port du masque de protection et distanciation physique), notamment après le relâchement considérable observé durant les derniers jours.
Mohcine Lourhzal