Une conférence organisée, jeudi à Al-Qods occupée, a mis en lumière la présence marocaine ininterrompue dans la ville Sainte, qui incarne la relation historique longue et distinguée liant les Marocains à Al-Qods Acharif depuis plus de mille ans.
Organisée par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif et le Centre d’études Al-Qods de l’Université Al-Qods, à l’occasion du premier millénaire de la présence marocaine à Al-Qods, cette conférence a vu la participation d’une pléiade d’universitaires, d’historiens, d’intellectuels, et de responsables de centres de recherche, ainsi que des étudiants et des Marocains d’Al-Qods.
Le directeur chargé de la gestion de l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, Mohamed Salem Cherkaoui, a indiqué dans une allocution à cette occasion que la présence marocaine à Al-Qods est un modèle gravé dans l’héritage des ancêtres, qui ont inscrit le nom du Maroc dans ces contrées de Bab Al Maghariba à Harat (quartier) Al Maghariba et, aujourd’hui, à travers le centre culturel marocain, bâti sur un patrimoine immobilier historique dans l’allée Al Alam, au cœur de l’ancienne ville d’Al Qods”.
Il a poursuivi que «nous avons la chance, nous les Marocains, d’être plus proches que d’autres à Al-Qods et de la mosquée Al-Aqsa. C’est aussi une chance que notre présence dans cette ville ne soit pas affectée par les tempêtes et les vicissitudes», notant que les preuves et les traces de cette présence sont toujours là.
M. Cherkaoui a souligné que l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif a travaillé et œuvre encore pour conserver certains aspects de cette présence en publiant des études spécialisées sur Harat Al Maghriba, et «Rab’aa Al Maghribia» conservées au Musée islamique de la mosquée Al-Aqsa.
Il a réaffirmé que les Marocains resteront fidèles à ce grand héritage laissé par les ancêtres dans cette Ville Sainte, forts de leur civilisation enracinée dans les profondeurs de l’histoire depuis plus de douze siècles, fiers des affluents de l’identité marocaine unique, et attachés au respect des principes de pluralisme, d’ouverture et de tolérance.
Pour sa part, Nazmi Al-Jubeh, professeur d’histoire à l’université de Birzeit, a relevé que la présence marocaine continue et influente à Al-Qods Acharif, qui entre dans son deuxième millénaire, remonte au début de l’Islam, ajoutant que cette présence ininterrompue est synonyme d’un saut qualitatif dans la relation qui unit les Marocains à Al-Qods.
Après avoir mis l’accent sur les multiples facettes et influences de cette relation, le professeur d’histoire a décrit en détail les différentes étapes de la relation continue des Marocains avec la Ville Sainte jusqu’en juin 1967, date à laquelle l’occupation israélienne a démoli Harat Al Maghariba, notant qu’après la destruction de ce quartier, la majorité de ses habitants sont restés et se sont installés dans les autres quartiers de la ville, en plus de ceux qui ont quitté le quartier pendant les périodes mamelouke et ottomane.
Il a dit dans ce contexte que «la destruction de Harat Al Maghariba a mis fin à la présence de la couveuse qui réunissait les Marocains et leur culture collective à Al-Qods Acharif, mais pas à la relation affective qui les liait à la Ville depuis le début de l’Islam jusqu’à aujourd’hui”, soulignant que cette relation ne se limitait pas aux Marocains d’Al-Qods, mais comprenait plutôt les résidents de toutes les parties occidentales du monde islamique jusqu’à nos temps, et c’est la chose que découvre toute personne lorsqu’elle visite le Royaume du Maroc.
Il a également fait remarquer que les Marocains, bien qu’ils soient installés à Al-Qods, n’ont jamais rompu la relation avec la mère patrie.
Pour sa part, Youssef Natsheh, directeur du Centre d’études Al-Qods, relevant de l’université d’Al-Qods, a expliqué que l’organisation de ce colloque qui reflète la relation historique, longue et distinguée, entre les Marocains et Al-Qods, est le fruit des efforts louables de l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, pour soutenir et préserver la ville d’Al-Qods dans les circonstances actuelles.
Il a ajouté que le colloque traduit la volonté d’approfondir et de renforcer la coopération existant entre l’Agence Bayt Mal Al-Qods et l’Université d’Al-Qods, qui puise sa force dans l’intérêt commun accordé à la ville d’Al-Qods et aux étudiants de l’Université d’Al-Qods, dans les domaines académique et culturel, fondé sur le lancement d’accords qui encouragent le leadership, la créativité, la recherche et les échanges scientifiques, tout en soutenant les programmes et les études concernant l’histoire et le patrimoine d’Al-Qods.
Quant au chercheur marocain, spécialiste de l’histoire d’Al-Qods et du Maroc, Moulay Ahmed Alaoui, il a abordé, dans son intervention par vidéoconférence, la relation des Marocains avec Al-Qods à travers l’histoire, confirmant que les écrits marocains et orientaux étaient unanimement d’accord que ce lien remonte aux premières étapes de leur conversion à l’Islam.
Selon lui, l’attachement des Marocains à Al-Qods s’est renforcé et consolidé au fil du temps car il est fondé sur la croyance religieuse. Ainsi, Al-Qods Acharif a gravé sa présence dans la mémoire religieuse et spirituelle des Marocains d’une manière éminente et remarquable qui n’a d’égale en force et en profondeur dans l’âme des Marocains que la valeur et l’importance des Lieux Saints à la Mecque et à Al Madina Al Mounawara.
LR/MAP