La sentence de Richard Haass, directeur du think-tank Council on Foreign Relations, n’a guère tardé après l’annonce, jeudi 12 octobre, du prochain retrait des Etats-Unis de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). «La politique étrangère de Donald Trump a trouvé son thème: la doctrine du retrait», a estimé cet ancien pilier d’administrations républicaines sur son compte Twitter.
En quittant une organisation qu’elle juge mal gérée et trop critique avec l’Etat hébreu, l’administration Trump prend une nouvelle fois ses distances avec un symbole du multilatéralisme.
Il s’agit du second départ des Etats-Unis de l’organisation onusienne, pour pratiquement les mêmes raisons. En 1984, le président républicain, Ronald Reagan, avait déjà mis en avant une proximité jugée trop grande avec ce qui composait alors l’Union soviétique. L’Unesco était également considérée à Washington comme mal gérée et trop critique avec Israël. Dans les faits, les Etats-Unis ont déjà suspendu le versement de leur contribution, en 2011, après la reconnaissance de la Palestine comme Etat membre de l’organisation. Une loi du Congrès interdit en effet le financement de toute entité des Nations Unies qui comprendrait en son sein l’Etat palestinien. Cette décision a privé Washington, deux ans plus tard, du droit de vote au sein de l’Unesco et elle a provoqué l’accumulation d’arriérés de paiement qui devaient prochainement atteindre la somme de 600 millions de dollars (506 millions d’euros).
La décision américaine deviendra effective au début de l’année 2018.
Patrice Zehr