Union Européenne | La droitisation du Parlement Européen se confirme

Union Européenne | La droitisation du Parlement Européen se confirme

Les 7, 8 et 9 juin 2024 ont eu lieu les élections européennes. Plus de 360 ​​millions de personnes dans 27 pays du vieux continent se sont rendus aux urnes pour élire les députés du Parlement Européen pour un nouveau mandat de cinq ans (2024-2029).  Lors de ce scrutin, l’extrême droite a réalisé une percée considérable. 

Les élections européennes ont en effet confirmé la droitisation du Parlement Européen. Selon les résultats définitifs annoncés le 10 juin (2024), les groupes d’extrême droite ont augmenté leur représentation avec 131 députés au total par rapport aux 118 avec lesquels ils ont terminé la législature 2019-2024, sans compter le Parti Alternative pour l’Allemagne qui a doublé sa représentation et celui du Premier ministre Hongrois, Viktor Orbán (Fidesz).

Forte poussée de l’extrême droite

Le Parti Populaire Européen a réitéré sa première position aux élections de 2024 et compte désormais 188 députés, suivi des sociaux-démocrates avec 136 sièges. Pour leur part, les Libéraux ont connu  une baisse d’une vingtaine de représentants puisqu’il ne leur reste aujourd’hui que 53 sièges au Parlement Européen, alors que les Verts n’ont obtenu que 53 Sièges parlementaires. La Gauche, elle, n’en a eu que 46.   Le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR), dont le parti espagnol «Vox» fait partie, ont obtenu78 sièges parlementaires. Le Groupe Identité et démocratie (ID) fondé en 2019 et porté par le Rassemblement National (RN) a eu 84 sièges, devançant ainsi le groupe Renew Europe d’Emmanuel Macron  (77 sièges).

élections législatives

Ce résultat a provoqué un séisme politique en France, poussant le Président Macron à dissoudre l’Assemblée Nationale et convoquer des élections législatives anticipées. Si dans l’Hexagone, les élections du 7 juillet 2024 (2ème Tour) ont barré la route à l’extrême droite, ce courant politique a tout de même gagné du terrain au sein du Parlement de l’UE.

Le Parti allemand d’extrême droite «Alternative für Deutschland», s’est ainsi placé en deuxième position derrière l’Union Chrétienne-Démocrate qui est un Parti politique libéral-conservateur et pro-européen. Les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz en ont perdu deux (de 16 en 2019  à 14 en 2024), tandis que les Verts ont perdu une dizaine de sièges. Avec 8 députés, le groupe des libéraux a enregistré une percée aux élections européennes, puisqu’ils n’en avaient qu’un seul au cours de la législature écoulée (2019-2024).

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Même si le PVV (Parti de la Liberté) de l’ultra Geert Wilders aux Pays-Bas n’est pas parvenu à rééditer la victoire obtenue aux élections nationales de novembre 2023, il a tout de même multiplié sa présence au Parlement européen, passant d’un député européen en 2019 à six en 2024.

Un Parlement européen plus divisé que jamais

Avec ces chiffres, un scénario des plus complexes s’ouvre pour les alliances post-électorales au Parlement Européen, après que la candidate du Parti Populaire Européen (PPE) et Présidente sortante de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, ait ouvert la porte à un accord avec des formations d’extrême droite, notamment avec les «Fratelli d’Italia» de la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

La réélection de von der Leyen à la tête de la Commission Européenne dépend d’un accord entre les dirigeants des 27, qui choisissent un nom que le Parlement Européen doit valider. A l’heure où ces lignes sont écrites, le vote était prévu le 18 juillet (2024). Depuis plusieurs semaines, Ursula von der Leyen et ses proches collaborateurs multiplient les réunions et les discussions avec les membres des différents groupes politiques au Parlement Européen, pour la soutenir.

En définitive, on peut dire que la principale raison de la montée de l’extrême droite en Europe est le fait que son idéologie repose principalement sur une conception ethnique de la nation et la xénophobie anti-immigrés. L’extrême droite offre ainsi à ses partisans, une identité exclusive et prône des solutions simples et expéditives aux maux dont souffrent les sociétés européennes, notamment en appelant à expulser les étrangers.

Mohcine Lourhzal

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Strasbourg Roberta Metsola réélue à la tête du Parlement Européen

Roberta Metsola réélue à la tête du Parlement Européen

La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été réélue mardi 16 juillet 2024, à la Présidence du Parlement Européen (PE), renouvelé en juin et où l’extrême droite renforcée convoite des postes malgré ses divisions et un « cordon sanitaire » revendiqué.

Cette plénière à Strasbourg, qui a entamé une nouvelle législature de cinq ans avec l' »Hymne à la Joie » de Beethoven, sera marquée jeudi par un vote pour reconduire Ursula von der Leyen comme présidente de la Commission européenne.

Elus début juin 2024, les 720 eurodéputés, dont 39% de femmes, ont déjà accordé à une écrasante majorité (562 voix) un second mandat de deux ans et demi à Roberta Metsola, 45 ans, comme présidence de la seule institution élue de l’UE.

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Issue du PPE (Droite), première force politique du Parlement, et troisième femme à occuper cette fonction après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine, Roberta Metsola s’était notamment distinguée par son soutien très actif en faveur de l’Ukraine.

«Il faut un Parlement fort dans une union forte (…) maintenir la pression pour garantir notre droit d’initiative face à la Commission européenne, améliorer nos pouvoirs de contrôle et d’enquête», a-t-elle affirmé suite à sa réélection.

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Commission Européenne

Ursula von der Leyen réélue pour un second mandat

Ursula von der Leyen réélue pour un second mandat

Ursula von der Leyen, a été réélue à la tête de la Commission Européenne pour un second mandat, jeudi 18 juillet 2024 à Strasbourg, lors de la Session plénière inaugurale de la 10ème législature du Parlement Européen.

Von der Leyen a obtenu 401 votes de confiance alors que 284 eurodéputés ont voté contre son élection, sur un total de 719 eurodéputés actuellement en fonction. 15 élus européens se sont abstenus et 7 ont voté blanc, selon les résultats du vote annoncés par la Présidente du Parlement Européen, Roberta Metsola.

La candidate issue du Parti Populaire Européen (PPE) avait besoin de 360 voix pour assurer sa réélection pour un nouveau mandat de 5 ans. 

La démocrate-chrétienne allemande (65 ans), qui s’était déjà assurée du soutien en juin du Conseil Européen (Chefs d’Etat et de gouvernement), a pu compter notamment sur la majorité formée par le Parti Populaire Européen (PPE), les Socialistes (S&D) et Renew, qui regroupe les Centristes européens. 

Usrula Von der Leyen a aussi été soutenue par une majorité de Verts et par une minorité d’élus du groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR).

Pour rappel, le PPE est arrivé premier lors des élections européennes 2024, en remportant 188 sièges, suivi de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (136 sièges).

Leurs alliés de Renew Europe ont obtenu 77 sièges, arrivant derrière les formations d’extrême droite regroupées notamment dans les groupes «Patriots for Europe» (84 sièges) et ECR (78 sièges).

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