Jeb Bush et Donald Trump, les deux favoris dans le camp républicain pour les élections présidentielles de 2016 aux Etats-Unis, n’en finissent pas de se lancer des piques et de s’affronter à coups de spots publicitaires et de petites phrases. Dernière attaque en date: le milliardaire demande au frère de l’ancien chef d’Etat américain d’arrêter de parler espagnol et de montrer l’exemple en s’exprimant en anglais lors de ses interventions. «J’aime bien Jeb», a déclaré l’homme d’affaires dans une interview au site Breitbart. «C’est un type sympa. Mais il devrait vraiment donner l’exemple en parlant anglais quand il est aux Etats-Unis».
Une petite phrase pour rappeler aux plus conservateurs des électeurs que Jeb Bush est marié à une Mexicaine et qu’il a toujours défendu une position libérale sur le thème de l’immigration. Le frère de l’ancien président des Etats-Unis a ainsi appelé à une réforme du système d’immigration, ouvrant la voie à des régularisations massives. Une position moquée par Donald Trump. Une des stratégies récurrentes de Donald Trump est de se positionner comme homme d’affaires et donc non issu de la classe politique. Le débat du jeudi 6 août dernier entre candidats républicains à la présidence n’avait pas échappé à la règle. Le milliardaire avait en effet dénoncé «le politiquement correct» qui est, selon lui, «le plus grand problème de ce pays» et des politiciens.
Jeb Bush tente désormais d’écorner l’image d’indépendant, d’homme en dehors du système, que Donald Trump s’est forgée au fil des années, en ressortant les casseroles du milliardaire. Son équipe de campagne a mis en ligne un site récapitulant plusieurs prises de position anciennes de son rival qui se déclarait pro-avortement ou par exemple favorable à un encadrement des ventes d’armes à feu. Deux propositions anathèmes pour les conservateurs républicains.
Patrice Zehr