A l’occasion de son premier discours de politique étrangère depuis l’entrée en fonctions de Joe Biden, Antony Blinkin a désigné la compétition avec la Chine comme le «plus grand défi géopolitique du XXIe siècle» et une priorité de la politique étrangère de Joe Biden, promettant de conjuguer fermeté et dialogue. «Plusieurs pays représentent des défis importants pour nous, dont la Russie, l’Iran ou la Corée du Nord», a-t-il souligné.
«Le défi posé par la Chine est différent. La Chine est le seul pays avec la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique susceptible d’ébranler sérieusement le système international stable et ouvert, toutes les règles, valeurs et relations qui rendent le monde tel que nous voulons qu’il soit», a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Le secrétaire d’État a promis que les relations avec Pékin seraient un mélange de «compétition quand ce sera sain», «collaboration quand ce sera possible» et «antagonisme quand ce sera nécessaire». La confrontation entre les deux premières puissances mondiales est allée crescendo sous la présidence de Donald Trump. Au départ principalement bornée à la guerre commerciale, elle a viré au bras de fer sur tous les dossiers, des droits humains à la gestion du Covid-19, en passant par le sort de Hongkong ou les accusations d’expansionnisme militaire en mer de Chine méridionale.
Cette «position de force» à retrouver, c’est le message clé des lignes directrices de la politique étrangère du président Biden publiées mercredi 3 mars (2021) par la Maison-Blanche, qui met l’accent sur la nécessité de «revitaliser le réseau inégalé d’alliances de l’Amérique» et de redorer le blason de la démocratie. La doctrine diplomatique de Donald Trump, empruntée à son lointain prédécesseur républicain Ronald Reagan, était aussi «la paix par la force». Mais la nouvelle équipe démocrate assure qu’elle n’avait de «force» que le nom.
«La vraie force, ce ne sont pas les fanfaronnades et les coups de menton. Elle ne s’appuie pas uniquement sur la puissance militaire», a critiqué Antony Blinken. Cela signifie défendre les droits humains, mais aussi «travailler avec nos alliés et partenaires sans les dénigrer, car nos poids combinés rendent beaucoup plus difficile pour la Chine de nous ignorer», a-t-il martelé.
P. Zehr