L’enragé («mad dog») est le surnom de James Mattis qui serait le premier ex-général à devenir secrétaire à la Défense depuis 1950. Donald Trump l’avait récemment encensé, se disant notamment «impressionné» positivement par sa position anti-torture.
La future administration Trump comptera donc au moins deux anciens généraux, avec Michael Flynn, nommé conseiller à la Sécurité nationale. Une situation inédite qui risque de faire lever quelques sourcils dans un pays qui, depuis ses origines, a toujours exigé un strict contrôle des militaires
66 ans, James Mattis a atteint le statut de légende parmi les militaires américains. Désormais retraité, il a passé plus de 40 ans dans l’armée. Né en 1950 à Washington, le jeune James s’engage à 19 ans dans le corps des Marines. Pendant ces années de service, il était considéré comme un intellectuel, du fait d’une bibliothèque personnelle contenant plusieurs milliers de livres. Et la légende du «moine guerrier» a commencé à prendre racine. La carrière de James Mattis dans l’armée est exemplaire et il gravit rapidement les échelons, relate la Croix. En 1991, il mène un bataillon des Marines, pendant la première guerre du Golfe. Dix ans plus tard, il commande les forces opérationnelles en Afghanistan en 2001. En tant que major-général, il dirige les troupes américaines en Irak lors de la bataille sanglante de Fallujah en 2004.
Mais James Mattis est également connu pour ses dérapages, comme en 2005, à l’occasion d’un forum sur les stratégies de la guerre contre le terrorisme à San Diego, lorsqu’il a déclaré qu’il était «plaisant» de «descendre des gens», faisant référence aux insurgés talibans afghans. Des propos pour lesquels il s’est excusé. Mais sa réputation de chien fou n’est plus à faire.
Retraité militaire en 2013, James Mattis devra obtenir une exemption du Congrès pour lui accorder l’éligibilité au poste. De fait, le droit américain exige qu’un officier retraité passe au moins sept ans en dehors de l’armée avant de pouvoir obtenir des responsabilités au sein du département de la Défense. Selon le site The Times of Israël, les républicains contrôlant la Chambre et le Sénat, la permission devrait être accordée au «moine guerrier».
Patrice Zehr