Les Etats-Unis savaient que les jihadistes du Front Al-Nosra sont capables de produire du gaz sarin, mais ont ignoré ces renseignements pour mieux accuser le régime syrien dans l’attaque chimique du 21 août, dénonce un journaliste américain.
Dans un long article publié par la London Review of Books, Seymour Hersh -récompensé dans le passé pour sa couverture du massacre de My Lai pendant la guerre du Vietnam ou encore celle du scandale de la prison d’Abou Ghraïb en Irak- accuse l’administration Obama de «manipulation délibérée du renseignement» dans l’affaire des armes chimiques syriennes.
Sans aller jusqu’à affirmer que le régime de Bachar Al-Assad n’est pas responsable de l’attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, Seymour Hersh soutient que Washington a «sélectionné» les informations à sa disposition et passé d’autres sous silence, notamment celles selon lesquelles un groupe de l’opposition syrienne, le Front Al-Nosra, a les moyens techniques pour produire de grandes quantités de gaz sarin.
Selon Seymour Hersh, l’administration Obama n’avait pas repéré de signe avant-coureur d’une attaque, malgré la présence de détecteurs à proximité des sites chimiques du régime. Et les accusations de Barack Obama, le 10 septembre, ne s’appuyaient pas, selon lui, sur des renseignements interceptés en temps réel, mais sur une analyse des communications a posteriori.
Patrice Zehr