L’USFP n’est pas dans une situation confortable. Menacé dans son union par le courant «Ouverture et Démocratie», le parti multiplie les concertations pour sauvegarder sa cohésion. Tout se jouera le 20 décembre prochain.
Le torchon brûle de nouveau entre l’USFP et le PJD. Celui-ci, à travers nombre de ses symboles, orchestrerait une éventuelle «ingérence» dans la politique intérieure du parti de la rose. Les PJDistes auraient, selon des sources ittihadies, profité d’un incident purement humain, la disparition de feu Ahmed Zaïdi, pour essayer de décrédibiliser ce parti. Ces sources en ont pour preuve l’appel de Abdelali Hami Eddine, membre du secrétariat général de Benkirane, au secrétaire général de l’USFP, Driss Lachgar, à démissionner. Hami Eddine est encore allé plus loin jusqu’à lui conseiller de tenir un congrès national extraordinaire pour préserver l’unité du parti de la rose.
Une ingérence
Un député socialiste, en réaction à ce qu’il a qualifié d’ingérence pure et simple dans les affaires d’autrui,nous a confié: «Il est clair que le parti au pouvoir, conscient de la force de l’USFP au sein de l’opposition, tente par ce moyen de minimiser le rôle et le poids de notre parti en prévision des prochaines échéances électorales». Une source ittihadie n’a pas caché que la présence accrue des PJDistes aux obsèques d’Ahmed Zaïdi allait dans ce sens. C’était un moyen, selon la même source, d’approcher de très près les socialistes, plus particulièrement les frères de Zaïdi réunis sous la bannière du courant «Ouverture et Démocratie» et de leur manifester leur appui dans la guerre qu’ils mènent contre leur ennemi juré commun, Driss Lachgar. Outragés, les USFPéistes recommandent aux gens du PJD de «se mêler de leur cuisine intérieure» et de tenir les promesses qu’ils ont faites aux Marocains en tant que parti au pouvoir.
Remettre de l’ordre dans les rangs
A quelques mois des prochaines échéances électorales, la famille ittihadie paraît perplexe. Peu de temps après la disparition d’Ahmed Zaïdi, chef de file du courant «Ouverture et Démocratie» au sein de l’USFP, elle n’a toujours pas réussi à remettre de l’ordre dans ses rangs. Cependant, conscients de la menace de division qui plane sur le parti de la rose, les USFPéistes, qui ne cachent pas leur inquiétude, continuent de mener des concertations en sourdine pour tenter d’éviter le pire, c’est-à-dire d’affaiblir le parti en le divisant. «J’éprouve beaucoup d’amertume, nous a confié un ancien dirigeant (vieille garde) du parti, en assistant impuissant à l’effritement de ce grand parti. J’ai rencontré feu Zaïdi peu de temps avant sa disparition tragique. Une lueur d’espoir était donc permise. Aujourd’hui, les acteurs en activité semblent hermétiques à tout esprit de conciliation, ce qui rend la tâche on ne peut plus ardue».
Un point de discorde
La lecture de l’oraison funèbre, tâche confiée le jour des obsèques d’Ahmed Zaïdi à Ahmed Réda Chami, augurait d’une possible succession de celui-ci au défunt. La récente réunion du secrétariat général, la première en l’absence de Zaïdi aurait, semble-t-il, résolu cettequestion qui n’aurait même pas figuré dans l’ordre du jour. La discorde sur qui va chapeauter l’organisation de la cérémonie du quarantième jour de la disparition d’Ahmed Zaïdiest déjà présente. Heureusement qu’une solution de juste milieu a été trouvée pour éviter le pire: c’est une commission de préparation de cette cérémonie qui fera le nécessaire avec la participation de la famille du défunt.
Colmater les brèches
Selon une source ittihadie, les concertations vont bon train. Elles seraient chapeautées par des proches de Driss Lachgar et auraient pour objectif de colmater les brèches et d’assouplir les positions jugées trop rigides du courant «Ouverture et Démocratie». Lesquelles positions menaceraient l’USFP de scission que les socialistes, dans leur majorité, ne souhaitent pas, parce qu’elle mettrait en danger de mort le parti de la rose et ferait le bonheur de ses adversaires, le PJD en tête.
Mohammed Nafaa
Courant Zaïdi
Après deux semaines de la disparition tragique d’Ahmed Zaïdi, fondateur du courant «Ouverture et Démocratie», le secrétariat national élargi de ce courant a tenu sa première réunion sans Zaïdi, au domicile de celui-ci à Bouznika. Cette réunion a débattu de la situation, du devenir du courant et des éventuelles décisions à prendre. La date du 20 décembre 2014 a été retenue pour discuter de cette dernière et éventuellement de dépasser la crise. |
M. Nafaa