Dans quatre à cinq ans, le Maroc sera un acteur “indispensable sur l’échiquier international en termes de vaccins” grâce à la mise en place du projet de l’unité de fabrication et de mise en seringue de vaccins anti-Covid et autres vaccins au Maroc, dont la cérémonie de lancement des travaux de réalisation a été présidée, jeudi à Benslimane, par SM le Roi Mohammed VI, a affirmé, vendredi, l’expert international en biotechnologie industrielle, Samir Machour.
Ce projet stratégique permettra au Royaume, d’ici à 2030, d’acquérir la capacité scientifique nécessaire dans le domaine de la recherche et du développement, ce qui permettra, avec l’apport de nos universités et instituts, de développer des formations pertinentes, et mettre ainsi les bases d’un éco-système de l’industrie du vaccin, a souligné M. Machour dans un entretien à la MAP.
La mise en place de cet écosystème est l’objectif ultime auquel aspire le Maroc conformément à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, qui permettra la réalisation de la souveraineté sanitaire du Royaume, a souligné M. Machour.
S’arrêtant sur les détails de cette unité de fabrication de vaccins, l’expert international a indiqué que ce projet, qui comporte une partie industrielle et une autre liée à la recherche et développement, se décline en trois étapes dont l’inauguration de l’unité de fabrication constitue la première.
Cette première étape vise à doter le Maroc d’une capacité de production en matière de mise en seringue et d’emballage des vaccins localement, a-t-il expliqué, ajoutant que cette étape sera prête fin 2022, avec le lancement de la production de flacons à essai fin juillet.
Le Maroc disposera, à fin 2022, d’une capacité de production qui s’élèvera à 160 millions d’unités, soit 600 millions de doses (avec une moyenne de 5 doses/unité), a dit l’expert, précisant que cette capacité de production permettra de couvrir les besoins du Royaume en matière de vaccins.
À l’horizon 2025, cette capacité sera portée à 900 millions d’unités, soit 6 à 9 milliards de doses, ce qui pourrait couvrir les besoins mondiaux en matière de vaccins, et permettra de positionner le Maroc au 2e ou en 3e rang mondial en la matière, a poursuivi l’expert.
S’agissant de la deuxième étape, M. Machour a expliqué qu’elle porte sur la fabrication de la matière première, à savoir le vaccin lui-même, alors que la troisième (à l’horizon 2025) concerne la recherche et développement et vise la création de vaccins et de produits biotechnologiques proprement marocains.
Ce projet va largement au delà de la pandémie liée à la Covid-19, et aspire à la fabrication de divers vaccins, a fait remarquer l’expert, soulignant la possibilité de fabriquer la majorité des vaccins au Maroc après la finalisation de ce projet.
D’ici 2023, l’usine de Benslimane contribuera à la fabrication de 60 pc des vaccins utilisés en Afrique, ce qui aura un impact positif sur le continent, et permettra de garantir sa souveraineté vaccinale, a-t-il dit.
Mettant en perspective cette donne, M. Machour a rappelé que 85 pc de la population du continent n’a pas encore reçu de doses du vaccin anti-Covid, ajoutant que les vaccins utilisés en Afrique viennent de l’UNICEF et de Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI).
Le continent s’est rendu compte, a-t-il poursuivi, de l’importance de garantir sa souveraineté sanitaire lors du déclenchement de la pandémie. Dans ce sens, a soutenu M. Machour, la mise en place du projet de l’unité de fabrication et de mise en seringue des vaccins épouse parfaitement l’esprit du Centre africain de contrôle et de protection des maladies, qui vise à concrétiser l’indépendance du contient en matière des vaccins à l’horions 2040.
L’expert international a estimé également que ce projet renforcera la présence stratégique et économique du Maroc dans le continent car il permettra de renforcer les échanges du Royaume avec les pays africains frères, et fera du Maroc le principal exportateur de vaccins vers ces pays.
Par ailleurs, M. Machour a relevé que la pandémie a confirmé l’importance du partenariat public/privé. Aucune partie ne peut à elle seule répondre aux besoins sanitaires de la population, a-t-il soutenu, ajoutant que l’unité de Benslimane est le premier exemple réussi d’un partenariat public/privé dans le domaine de l’industrie du vaccin.
LR/MAP