Eh oui, comme tous les écoliers du monde, on est «gai, gai…», parce que c’est déjà «les vacances». Une pause annuelle nécessaire pour souffler un peu et recharger ses batteries afin de pouvoir reprendre… Mais les vacances, ce n’est pas seulement le repos. Du moins, du point de vue économique. Il faut y penser et sérieusement, faire des plans et trouver le budget qu’il faut… Un vrai travail de fond qui s’étale sur une période deux fois plus longue que le temps qu’on passera, ici ou ailleurs, au bord de la mer, à la montagne, ou à la campagne (c’est selon), strictement «en vacances». Cependant, on le fait quand même, on se débrouille, on trouve ce qu’il faut et chacun y va à sa manière et conformément à ses habitudes ou à sa passion… L’essentiel, c’est de se sentir en vacances, de vivre ces moments de répit et de repos ; et de revenir de là où on était, prêt pour un nouveau départ… Maintenant, bagages en main, en avant pour les vacances et tous les plans possibles et imaginables, ou même les plus inimaginables!
Pour la plupart des gens, les vacances commencent dès que les enfants ont fini leur école. Il est vrai que pour certains, la qualité dépend des résultats obtenus mais, dans tous les cas et quels que soient les résultats, on a droit à des vacances. Pourquoi pas cette année encore? Il y a lieu de dire que cet été, les vacances au Maroc, sont un peu «mal tombées»! Coincées entre deux fêtes et une rentrée scolaire, on ne peut vraiment pas dire que c’est un bon temps pour faire des plans.
On sort d’un mois de ramadan très «généreux» (Ramadan Karim) dont les 30 jours ont déjà ruiné toutes les bourses, même les plus grosses ; et on va vers ce qui pour certains paraît plus important qu’un moment de détente… C’est-à-dire, l’autre fête, la «grande» même -puisque Aïd Al Adha est dit chez-nous «El Aïd El Kbir»- et en même temps la fameuse «rentrée scolaire», avec tout ce qu’elle engendre comme frais, de toutes sortes… Voilà de quoi en dissuader plus d’un et pourtant… En vacances c’est «comme» en vacances et pour beaucoup on fait «comme si» et ça marche surtout avec des enfants en bas âge…
Les vacances c’est un luxe!
Entre le luxe de passer des vacances et passer des vacances de luxe, il y a bien sûr une grande différence. Cela n’empêche qu’au Maroc, beaucoup se payent des vacances de luxe. Qui, par ses propres plans et qui, via des agences de voyages qui sortent à l’occasion les gros moyens pour promouvoir des destinations de rêve. Un séjour en Thaïlande, aux Caraïbes ou à Hawaï. Des vacances dans les plus belles plages du monde, une croisière de rêve au Pacifique et découverte de la Chine, de l’Inde, du Japon ou même plus loin… Ça c’est des vacances! Ou, pourquoi ne pas faire simple et se contenter d’un voyage à Miami, Las Vegas ou Toronto, Paris, Venise, Almeria ou Cordoue… L’important n’est pas ce que ça coûte… Le bien-être n’a pas de prix. Mais que faire avec un visa qu’on n’a qu’après avoir longtemps cavalé (quand on l’a) et que même l’envie n’y est plus… En plus, l’Europe et les USA ne sont plus vraiment des destinations attrayantes! Certains y sont tellement allés qu’ils n’y trouvent plus de charme, surtout avec ce qui s’y passe ces dernières années: le manque de sécurité et cette vision très suspecte des étrangers…
Une option certes intéressante: le luxueux voyage de découverte, mais peu de gens en ont les moyens…
Les vacances et c’est tout!
A propos de moyens, certains ne les ont pas, mais ils travaillent toute l’année pour économiser et avoir un budget assez «reposant» pour les vacances. Ceux-là, sont très tôt aux aguets de promotions et d’offres vacances qui vont leur permettre de mieux profiter du budget. C’est la clientèle des hôtels moyens de villes où ils vont, pour une semaine ou deux à passer dans le confort pour lequel ils ont mis le prix. Là, c’est chacun et sa bourse ! Mais, ce sont des gens qui, malgré tout et même en présence d’enfants (la plupart du temps 2 ou 3), passent encore des vacances conformément à leurs plans et à hauteur de leur budget. Ce dernier qui, chez certains autres, est copieusement renforcé par un crédit pris à l’occasion pour palier à toute éventualité. Notamment, celle de changer de destination ou de prolonger le séjour de quelques jours de plus non compris dans le budget initial…
Le voyage, ou les vacances, grâce au crédit, est chez beaucoup une option. Cependant, il réduit la dimension du rêve quand on pense au remboursement et à ce que ce budget, souvent en deçà des ambitions, permet comme luxe…
Voyager, c’est aussi emmener les enfants au «Bled»! Beaucoup vont se ressourcer dans leur campagne ou village natal, chez les parents encore là-bas et qu’on n’a pas vu depuis un an. Pour eux, ces vacances permettent souvent de gagner bien des choses. Un peu d’économie parce que, compte tenu de l’entourage et souvent de la précarité de ces régions, les demandes des enfants se font rares, sinon n’existent pas. Et c’est aussi la bénédiction des vieux qui procure un certain repos de l’esprit…
Les vacances dans les vacances!
Le voyage n’est pas forcément inhérent aux vacances. Certains ne voyagent pas mais passent souvent de belles vacances. Habitant généralement une ville côtière, c’est au bord de la mer qu’ils élisent domicile. Un camping un peu particulier et une ambiance qui change un peu de la routine quotidienne. Tentes, parasols et baraques de fortune, tous ses moyens sont bons pour accueillir les membres de la famille pour des périodes bien définies et dont le coût n’est pas vraiment très important… On a plutôt tendance à se contenter de peu puisque l’essentiel est bien ailleurs… C’est surtout l’ambiance et la joie de se sentir en famille ou entre amis, quelque part et bien loin des «quatre murs» où on a presque moisi un an durant: «la maison».
Ce même modèle est reproduit dans d’autres décors: la forêt, ou la campagne, au bord d’une rivière où l’on se découvre souvent une passion pour la pêche à la ligne, question de changer un peu… Ce changement, pour certaines bourses, n’est permis qu’un jour par semaine. Une excursion sur les rives d’un barrage, (c’est le cas des habitants de Béni-Mellal, par exemple et leurs sorties au bord du Barrage Bin El Ouidane). Belle rive équipée de camping et de maison d’hôtes, pour des séjours plus longs. Ou encore, une sortie d’un jour, à l’ombre, au pied d’un point d’eau, à Aïn Asserdoune, ou aux Cascades d’Ouzoud… Ailleurs, c’est une simple N’zaha, (grand moment de détente), aux Jardins de la Ménara (Marrakech), Sahb El Ouard, Aïn Chkef ou Imouzzer (Fès) et dans bien des endroits ailleurs…
Là, on se contente d’un simple repas collectif aux frais duquel tout le monde a contribué et d’une ambiance festive qui procure joie et détente…
Pour d’autres, on se débrouille. En la matière, surtout en présence d’enfants, il y a toujours un plan B. Le bon plan que permet le fameux «Système D»… On se tasse tôt le matin dans le premier moyen de transport qui se présente et direction la plage… On ne songe même pas au retour… D’ici là, on verra. Une fois sur place, on mangera ce qui a été préparé la veille. D’habitude, des légumes frits, des conserves (souvent des sardines en boîtes) et du pain (de préférence fait maison)… Manger n’est pas le plus important, là encore, car c’est surtout pour permettre à ses enfants de respirer, de jouer, de nager, qu’on est là… D’où, on ne se soucie que peu de l’hygiène et c’est ce qui est dangereux. On ne fait attention ni à ce qu’on consomme, ni a sa compatibilité avec le climat environnant… En fait, ne dit-on pas «ce qui ne tue pas fait grossir»… Et pendant ces vacances surtout on a tendance à prendre du poids et à récupérer ce qu’on a bien pu perdre au bout d’une année de labeur…
Il y en a aussi pour qui les vacances ne sont autre chose que de longues nuits, à la recherche d’un peu de fraicheur sur les pelouses et sous les arbres qui ornent les grandes artères de la ville… Ces gens-là vivent les vacances dans les vacances et c’est aussi une option…
Surtout pas ces vacances
Des vacances chez la famille, c’est aussi une option. Tiens! On y reste tant qu’on veut et au moindre coût… Voilà qui est bien et qui a encore cours chez beaucoup d’estivants de chez-nous… Y aller pour passer une nuit ou un week-end, ça va, mais camper! Les gens qu’on vient ruiner avaient probablement aussi des plans pour leurs vacances. Solidaires oui, mais de nos jours, cette solidarité a des limites et sur tous les plans… Alors pour des vacances qu’on ne regrettera jamais, il faut éviter cette option surtout quand elle est dictée par un souci budgétaire et bonnes vacances!
Hamid Dades