La société allemande BioNTech a expliqué vendredi prévoir d’augmenter rapidement en Europe la production de son vaccin contre la COVID-19 développé avec son partenaire américain Pfizer, afin d’y combler un « manque » en l’absence d’autres vaccins approuvés.
Les deux laboratoires ont confirmé mardi la livraison de 300 millions de doses de leur vaccin à l’Union européenne. L’UE a exercé une option d’achat de 100 millions supplémentaires pour 2021, s’ajoutant aux 200 millions de doses initialement commandées dans le contrat signé en novembre.
La campagne de vaccination a commencé le week-end dernier dans les 27 pays de l’UE qui avait donné fin décembre son feu vert au vaccin Pfizer-BioNTech. Faute de quantité suffisante de vaccins à ce stade, priorité a été donnée aux personnes âgées de plus de 80 ans et personnels soignants.
« La situation actuelle n’est pas rose, il y a un trou en raison de l’absence d’autres vaccins approuvés et nous devons combler ce manque avec notre vaccin », a déclaré à l’hebdomadaire le codirigeant de BioNTech Ugur Sahin.
BioNTech compte faire tourner dès février une nouvelle unité de fabrication à Marburg (Allemagne), « beaucoup plus tôt que prévu », a-t-il assuré, précisant qu’elle devrait fournir 250 millions de doses supplémentaires durant le premier semestre 2021.
Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn avait récemment déclaré que l’« objectif est de commencer la production vers février ou mars » dans cette usine, rachetée par BioNTech au géant de la pharmacie suisse Novartis. Elle viendra renforcer l’usine belge de Puurs où sont produits les lots à destination de l’UE.
La cofondatrice de BioNTech, Ozlem Tureci, qui est également l’épouse d’Ugur Sahin, a expliqué au Spiegel que la société avait également conclu des contrats avec cinq fabricants pharmaceutiques en Europe pour accroître la production. Des négociations se poursuivent avec d’autres entreprises spécialisées, a-t-elle ajouté.
« D’ici la fin janvier, nous devrions avoir clarifié quoi et combien de plus nous pouvons produire », a dit M. Sahin.
Des critiques se multiplient, notamment en Allemagne et en France, sur la lenteur du déploiement de la campagne de vaccination en Europe.
Une partie des difficultés tient au nombre relativement faible de commandes effectuées par l’UE pour ses 27 pays membres, avec un contrat signé seulement en novembre, plus tard que d’autres pays.
Des pays comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis ont également approuvé, outre le vaccin Pfizer/BioNTech, ceux de Moderna ou Oxford/AstraZeneca.
Selon Mme Tureci, l’UE a estimé qu’il y aurait « un panier de divers fournisseurs » parmi lesquels choisir étant donné la course internationale au développement d’un vaccin.
« Une telle approche est logique. Mais à un certain moment il est devenu clair que beaucoup ne seraient pas capables d’effectuer rapidement les livraisons », a-t-elle estimé.
BioNTech et Pfizer comptaient initialement livrer 1,3 milliard de doses dans le monde cette année, suffisamment pour protéger 650 millions de personnes.
LR/AFP