Une exposition rétrospective intitulée “Entrée en matière” et retraçant 50 ans de création artistique de l’artiste-peintre Fouad Bellamine a été organisée, jeudi à Rabat, par le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI).
Cette rétrospective, qui se poursuivra jusqu’au 20 avril 2021, est unique en son genre du fait qu’elle est la première à être consacrée à un artiste marocain vivant, ainsi que pour avoir rassemblé une centaine d’œuvres provenant de musées internationaux et de collections particulières qui restituent l’intégralité du parcours artistique de M. Bellamine, jusqu’aux ses œuvres les plus récentes.
“Cette exposition revient sur 50 ans de peinture, de dessin, de création, d’enseignements et de formation”, a fait savoir M. Bellamine dans une déclaration à la presse en marge d’un tour d’horizon détaillé et enrichissant sur quelques unes de ses toiles, ajoutant que c’est “un honneur” pour lui que le MMVI ait consacré une exposition à son œuvre et que son pays lui rende hommage.
S’exprimant lors d’un point de presse à cette occasion, le président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi, s’est dit “très heureux de pouvoir accueillir un artiste majeur de la scène artistique marocaine”, rappelant à cet égard que le MMVI, inauguré il y a maintenant six ans par SM le Roi, “est en train de remplir pleinement son rôle, lequel est de montrer le chemin des artistes marocains à tous les Marocains”.
Cette exposition vient également s’ajouter, selon M. Qotbi, à une palette d’hommages aux artistes qui ont enrichi “notre patrimoine moderne”, à l’image des expositions sur Ahmed Cherkaoui, Hassan El Glaoui, Chaibia Talal, Fatima Hassan El Farrouj, Radia Bent Lhoucine et Jilali Gharbaoui, visant à offrir la possibilité à tous les Marocains de les connaître ou de les redécouvrir.
“Au Maroc, Fouad Bellamine a nourri plusieurs générations de jeunes artistes”, a-t-il souligné, relevant que le parcours de cet artiste-peintre est d’une “rare beauté” et rapporte “une belle histoire” de ses débuts jusqu’à aujourd’hui.
De son côté, la co-commissaire de l’exposition, Mme Latifa Serghini, a indiqué dans une déclaration à la MAP que “cette rétrospective a pu avoir lieu malgré les difficultés” liées à l’épidémie du coronavirus, notant que M. Bellamine “est un grand artiste d’une œuvre exigeante”.
“Nous avons essayé de travailler avec pédagogie afin d’accompagner le visiteur pour qu’il puisse comprendre l’histoire de la peinture de Fouad Bellamine”, a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, le directeur du MMVI, Abdelaziz El Idrissi, a déclaré que cette rétrospective offre l’expérience et le parcours de l’artiste Fouad Bellamine.
Son expérience, a-t-il rappelé, s’étale sur 50 ans pour que le visiteur s’arrête sur les étapes de créativité de cet artiste à partir du début des années 1970 à nos jours et contempler de plus près l’évolution de son travail.
L’exposition rétrospective “Entrée en matière” s’ouvre en effet avec les œuvres de jeunesse réalisées par Bellamine lors de sa période minimale des années 70 et finit par une installation immersive visuelle et sonore dans un espace qui incarne en volumes l’univers plastique du peintre, en passant par les travaux de l’artiste datant de la période parisienne, la progression architecturale du motif à travers des toiles d’un expressionnisme fougueux au chaos jouissif et les chemins de traverse empruntés par le peintre, ses digressions et les tableaux charnières des périodes constitutives de sa trajectoire
Par ailleurs, un catalogue comportant, outre les illustrations, des essais de l’écrivain Fouad Laroui, du critique d’art Henri François Debailleux, un texte inédit du journaliste et critique d’art Gilles de Bure et un entretien avec l’écrivaine Latifa Serghini, sera publié aux éditions “La Croisée des Chemins” sous la direction du comité curatorial.
LR/MAP