L’ambassadeur représentants permanent du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilale, a adressé un courrier au Conseil de sécurité (CS) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour mettre en garde contre les répercussions que pourraient avoir les dernières provocations du Polisario à l’égard du Royaume.
Dans une lettre transmise, dimanche 1er avril 2018, au président du CS de l’ONU, Gustavo Meza-Cuadra, le diplomate marocain a estimé que le déplacement de toute structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature qu’elle soit du Polisario, des camps de Tindouf en Algérie vers l’est du dispositif de sécurité au Sahara, «constitue un casus belli». Dans sa lettre, Omar Hilale a souligné: «Cet acte illégal des autres parties menace gravement le processus politique onusien que le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel œuvrent inlassablement à relancer». Et Hilale d’ajouter: «Avec leurs violations répétées et maintenant élargies à plusieurs zones à l’est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, les autres parties condamnent sérieusement toute chance de relance du processus politique».
A la recherche d’une autorité presque perdue
«Les violations des accords militaires et du cessez-le-feu et l’exacerbation des tensions sur le terrain sont antinomiques avec le processus politique qui a impérativement besoin, selon le Secrétaire Général de l’ONU, d’un environnement propice et serein», a affirmé l’ambassadeur permanent du Maroc à l’ONU, en précisant que l’inaction de la Communauté internationale et sa passivité à l’égard de ces violations ont été interprétées par les séparatistes comme un encouragement à persister dans leurs agissements et provocations. Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités dans ce dossier, dans le sens où il demeure «instamment appelé à user de son autorité pour imposer le respect du cessez-le-feu et enjoindre au front séparatiste de se retirer immédiatement, inconditionnellement et complètement de la zone à l’est du dispositif de sécurité au Sahara». Dans ce contexte, Omar Hilale a affirmé que le Maroc qui, jusqu’à présent, a fait preuve de retenue et d’un grand sens de responsabilité à la demande du SG de l’ONU, de son Envoyé Personnel et de la Communauté Internationale, ne saura rester les bras croisés devant la détérioration de la situation sur le terrain.
«Le Royaume du Maroc voudrait réitérer son engagement constant et résolu en faveur du processus politique onusien et sa pleine disponibilité à poursuivre sa coopération avec le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel», a réaffirmé Hilale en appelant le Président du CS de faire circuler, d’urgence, cette lettre aux membres du Conseil et de la faire publier en tant que document officiel de l’instance onusienne. Il a, en outre, fait observer: «Le maintien de la présence illégale des éléments armés du Polisario dans la zone tampon de Guergarate constitue un défi inadmissible au Conseil de Sécurité, à l’ONU et à son Secrétaire Général, Antonio Guterres».
En effet, le SG de l’ONU avait, dans ses déclarations du 25 février 2017 et du 6 janvier 2018, ainsi que dans son rapport S/2017/307, en date du 10 avril 2017, exigé le respect total du statu quo et de la libre circulation dans la zone tampon de Guergarate. Guterres avait également exprimé sa préoccupation au sujet de la présence d’éléments du Polisario dans cette zone et demandé au Conseil de Sécurité d’enjoindre les séparatistes de s’en retirer totalement, immédiatement et sans conditions, chose que ces derniers n’ont pas faite. C’est d’ailleurs l’un des points essentiels de la lettre adressée par Omar Hilale au président du CS. Le diplomate a rappelé dans ce sens que le Polisario a, il y a quelques jours, récidivé dans ses provocations vis-à-vis du Maroc, dans la zone de «Mahbes». Il a ainsi précisé que plusieurs éléments armés du Polisario se sont introduits dans cette zone, à bord de véhicules militaires et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l’aide de sacs de sable.
L’ambassadeur du Maroc à l’ONU a conclu que les provocations du Polisario visent toutes à changer la réalité sur le terrain et modifier le statu quo au Sahara. Ce que le Royaume ne permettra jamais.
ML
Cessez-le-feu La bonne foi du Maroc Dans sa lettre au président du CS de l’ONU, Omar Hilale a rappelé qu’à la veille de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, sous la supervision des Nations Unies, en septembre 1991, la zone tampon, située à l’est du dispositif de sécurité au Sahara, a été volontairement aménagée par le Maroc, en commun accord avec l’ONU, «pour être dépourvue de toute présence civile ou militaire et ce, afin de réduire les tensions entre le Maroc et l’Algérie et d’éviter la reprise des hostilités». Le Royaume avait alors convenu avec les Nations Unies que la seule et unique présence dans cette zone sera celle de la Minurso et ce, afin de consolider l’accord de cessez-le-feu. Ces faits ont été consignés dans les différents échanges entre le Maroc et les Nations Unies et à travers l’interaction du Royaume avec les membres de la Communauté internationale. Selon Hilale, l’accord sur le statut de la mission onusienne, signé entre le Maroc et l’ONU, stipule explicitement que ses dispositions couvrent l’ensemble du territoire du Sahara et donc aussi bien l’ouest que l’est du dispositif de sécurité.