La commission nationale d’arbitrage et de discipline du Parti de l’Istiqlal a statué sur le cas de Yasmina Baddou, Karim Ghellab et Taoufik Hejira, les trois hauts cadres et anciens ministres de l’Istiqlal. La sanction consiste en l’arrêt d’exercice de leurs fonctions au sein du parti pour une période de 18 mois.
C’est la sanction la plus lourde après la suspension du parti.
Dans cet entretien, Yasmina Baddou, avocate, ex-députée et ministre de la santé, estime que Hamid Chabat est un point noir dans l’histoire du parti de l’Istiqlal et que l’heure du changement a enfin sonné.
La Commission nationale d’arbitrage et de discipline du Parti de l’Istiqlal a rendu son «verdict». La sanction consiste en l’arrêt de l’exercice de vos fonctions au sein du parti pour une durée de 18 mois. Quelle est votre réaction ?
Cette décision qui intervient avant la tenue du congrès national du parti prévu fin mars prochain, ne me déstabilisera pas. Hamid Chabat veut bâillonner les voix qui contestent sa manière de diriger le parti. Il n’y arrivera jamais. Le président de la commission d’arbitrage et de discipline a démissionné de son poste pour protester contre le manque de transparence au sein de cet organe censé être impartial.
Quelle sera la prochaine étape ?
Le verdict de la commission n’est pas définitif car les voies de recours n’ont pas toutes été épuisées. Je ne vais pas baisser les bras, jusqu’à ce que Hamid Chabat quitte la direction du parti. Cet homme ne mérite pas de diriger un parti historique comme l’Istiqlal.
Comptez-vous participer au prochain Congrès, malgré votre suspension du parti ?
Je vais attaquer la décision de la commission d’arbitrage et de discipline devant les tribunaux pour suspension et annulation. Ce qui permettra de me réhabiliter dans mes droits et assister au prochain congrès.
À quoi doit-on s’attendre, lors du prochain Congrès?
On doit s’attendre à l’élection d’un nouveau Secrétaire général du parti, autre que Hamid Chabat. Le parti de l’Istiqlal mérite un leader politique apte à relever les défis qui se poseront au parti et au Royaume. Hamid Chabat est un point noir dans l’histoire des Istiqlaliens.
Vous accusez Hamid Chabat de mener le parti à sa perte. Pourquoi ?
La descente aux enfers du parti de l’Istiqlal sous la direction de Hamid Chabat n’est plus à démontrer. Le parti de l’Istiqlal mérite un leader politique capable de relever les défis de l’avenir qui se poseront au parti et repositionner l’Istiqlal au sein de l’échiquier politique en lui donnant la place qu’ il mérite et de redorer son image terni par 5 ans de mauvaise gestion. En effet durant les 5 années de Chabat le parti a enregistré les pires résultats électoraux de son histoire aussi bien aux communales de 2015 qu’aux législatives en 2016. Sans compter que le parti est isolé puisque qu’il nous a brouillés avec toutes les forces vives du pays.
Vous demandez le départ de Hamid Chabat. Est-ce la volonté de tous les membres du parti de l’Istiqlal ?
Tous les Istiqlaliens veulent que la page Chabat soit tournée à jamais. Cet homme a démontré qu’il n’est ni qualifié ni capable de poursuivre sa responsabilité à la tête du secrétariat général du parti.
Propos recueillis par : Mohcine Lourhzal