Un Européen a été enlevé à Sanaa, quelques heures après des explosions nocturnes dans le secteur de l’ambassade de France au Yémen, dans un pays pris dans un engrenage des violences avec l’aggravation d’une guerre aux relents confessionnels dans le nord. Il s’agit du deuxième Européen enlevé à Sanaa en quatre jours après le rapt d’un Allemand dont le sort reste incertain, tout comme
celui de deux diplomates (un Saoudien et un Iranien) et d’un ressortissant sud-africain, tous enlevés dans ce pays. Ce regain de violences intervient alors que le Yémen tente d’avancer dans sa transition politique et la mise en place d’un Etat fédéral qui bute sur la délimitation des provinces devant le former.
L’état d’insécurité au Yémen est aggravé par la progression des rebelles zaïdites chiites dans le nord du pays aux dépens de la puissante tribu des Hached, soutenue par des fondamentalistes sunnites. Les combattants d’Ansarullah, nom de ces rebelles zaïdites, une branche du chiisme, ont pris (1-2 février) le contrôle de la localité de Houth (à 180 km au nord de Sanaa) et de la région d’Al-Khamri, fief de la puissante confédération tribale des Hached, selon des sources tribales.
Patrice Zehr