Le Yémen s’enfonce toujours plus dans le chaos. De violents combats pour le contrôle d’Aden, la deuxième ville du pays, ont eu lieu entre rebelles houthistes et la coalition arabe lancée par l’Arabie Saoudite qui mène depuis quinze jours une campagne aérienne contre ces miliciens soutenus par l’Iran. Profitant du chaos, l’organisation terroriste Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) a annoncé avoir libéré plus de 300 de ses membres, dont l’un de ses chefs. En deux semaines, avec l’avancée des houthistes vers Aden (dans le sud du pays) et le lancement de l’opération militaire saoudienne, les combats au Yémen ont fait 519 morts et près de 1.700 blessés, a indiqué jeudi soir (2 avril) la responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Valerie Amos, en se disant «extrêmement inquiète» pour la sécurité des civils.
Après la prise du palais, dernier symbole de l’Etat qui n’était pas aux mains des Houthis, les comités populaires, une force paramilitaire qui soutient le président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont été engagés dans de violents combats avec les rebelles, selon des sources de sécurité.
Sous la pression de la coalition et des paramilitaires, les rebelles et leurs alliés, des militaires de la Garde républicaine restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, se sont redéployés à Khor Maksar, un quartier proche dont ils avaient pris le contrôle cette semaine.
Patrice Zehr