La réduction des coûts, la diversification économique et la baisse de dépendance sont trois canaux clés par lesquels l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) peut impacter positivement l’économie africaine, ressort-il de la 9ème édition du rapport “CFC Africa Insights” portant sur le thème “ZLECAf : exploiter le potentiel du commerce intra-africain”.
La ZLECAf réduira les coûts d’importation et élargira le choix des consommateurs, indique ce rapport de Casablanca Finance City Authority (CFCA) et de la filiale BMI de Fitch Solutions, notant que la suppression des droits de douane diminuera le coût des produits importés d’ailleurs en Afrique, aidant ainsi les consommateurs de tout le continent.
L’accord donnera aux consommateurs la possibilité d’acheter des biens qui ne leur étaient pas accessibles auparavant, estime la même source.
Pour ce qui est du deuxième canal, la ZLECAf encourage la diversification économique et la création de chaînes de valeur transfrontalières.
Dans ce sens, le rapport précise que malgré sa population importante, le continent est principalement composé de petits pays peu peuplés. En 2023, le pays médian d’Afrique ne comptait que 14,1 millions d’habitants, comparativement à 23,9 millions en Asie et 18,1 millions en Amérique du Sud.
Cette fragmentation des marchés entrave la spécialisation économique, estime le rapport, notant toutefois que le commerce intra-africain est plus diversifié, avec 43,2% de tous les biens expédiés en Afrique étant des produits manufacturés, contre seulement 17,8% des exportations du continent vers d’autres régions du monde.
En outre, la ZLECAf encourage le développement des secteurs manufacturiers en Afrique, avec près de 85% des nouveaux échanges commerciaux prévus concernant des produits manufacturés à forte valeur ajoutée. Cela devrait contribuer à la création de 16 millions d’emplois manufacturiers à travers le continent, selon le Brookings Institute.
De plus, la création de chaînes de valeur transfrontalières facilitera le transfert de technologies et de processus commerciaux, favorisant ainsi l’intégration régionale et préparant les économies africaines à la quatrième révolution industrielle.
Troisièmement, la ZLECAf réduira la dépendance de l’Afrique à l’égard des marchés étrangers, fait savoir le rapport, affirmant que la plupart des économies africaines s’orientent vers les consommateurs d’Europe et d’Asie.
Cette édition du rapport “CFC Africa Insights” a été présentée, mercredi à Casablanca, par l’économiste auprès de BMI, John Ashbourne, lors de la conférence “CFC Insights” de CFCA, marquée par la présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, du directeur général de Casablanca Finance City Autority (CFCA), Saïd Ibrahimi, et de la représentante spéciale du président de la Banque africaine de développement (BAD) pour le Forum pour l’investissement en Afrique, Yacine Fal.
LR/MAP