Une étude sur l’impact de la Zone de Libre-Echange Continentale africaine (ZLECAf) sur l’économie marocaine montre que l’intégration du Royaume à cette zone est de nature à impulser une dynamique « positive » aux exportations marocaines.
« Les résultats des simulations des deux scénarios d’intégration du Maroc à la ZLECAf analysés dans cette étude sont globalement positifs pour l’économie marocaine, dans le mesure où cette intégration donne une impulsion positive plus forte sur les exportations marocaines de biens que sur les importations », souligne cette étude menée par la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) et l’Agence Française du Développement (AFD).
Si l’accord de la ZLECAf inclut une réduction ambitieuse des coûts liés aux mesures non tarifaires, par exemple de 50 pourcents, l’impact de l’accord commercial continental sur le Maroc serait « conséquent », soit une hausse significative du PIB (+0,3%), du revenu réel des ménages marocains (+0,6%), une hausse des exportations totales marocaines en volume (+2,3%), une hausse de la rémunération du travail non qualifié (+0,3%), du travail qualifié (+0,5%) et du capital (+0,6%), précise l’étude dont les résultats des simulations s’appuient sur deux scénarii.
L’étude estime que si une libéralisation tarifaire dans le cadre de la ZLECAf bénéficie surtout à l’industrie alimentaire et au secteur de l’élevage, l’ajout d’ »une réduction ambitieuse des mesures non tarifaires serait significativement profitable à l’activité dans l’industrie en général ».
A cet égard, l’étude a appelé à mettre en œuvre un ensemble d’actions d’accompagnement des pouvoirs publics qui permettront de bénéficier de tout le potentiel de l’intégration du Maroc à la ZLECAf.
Il s’agit, en particulier de l’adaptation de l’offre marocaine à la demande et aux spécificités des économies de l’Afrique, à travers une véritable appropriation de la connaissance du marché continental par le secteur privé marocain et la construction des écosystèmes complémentaires à l’industrie marocaine, à travers notamment des joint-ventures et d’alliances entre les entreprises, dans des métiers tels que l’automobile et l’aéronautique par exemple, permettant d’améliorer l’intégration avec les économies africaines.
Il est également question de la poursuite de l’effort, en matière de développement des infrastructures routières entre les pays pour faciliter les échanges intra-africains et les rendre compétitifs en plus d’améliorer la qualité des réseaux de distribution.
Le scenario 1 élaboré par l’étude, correspond au cas de la ZLECAF sans produits sensibles et exclus (ZLECAF0%), lequel est basé sur une élimination totale des droits de douane (sans produits sensibles et exclus) permet d’étudier l’impact de la clause des produits sensibles et des produits exclus et représente ainsi le maximum de gain que l’on devrait observer en l’absence de clause d’exclusion.
Le scenario 2 correspond pour sa part, au cas de la ZLECAF avec réduction des mesures non tarifaires de 50% (ZLECAf-MNTs50%). Il s’agit, selon l’étude, du vrai scenario calé sur le calendrier de l’accord avec une élimination des droits de douane entre pays africains sur 90% des lignes tarifaires entre 2021 et 2025, suivie d’une libéralisation de 7% des lignes correspondant aux produits sensibles entre 2026 et 2030.
Réalisée selon une démarche de partenariat, cette étude vise à évaluer les impacts potentiels de différents scénarios d’intégration africaine sur l’économie marocaine et à prospecter les réponses de politiques publiques à même de maximiser les retombées de la future zone de libre échange panafricaine.
LR/MAP